L'histoire :
La vie de Simon Davenport a basculé le jour où il a retrouvé le corps sans vie de sa femme Sylvia au pied des escaliers de la cave, suite à une chute mortelle. De retour après une semaine d’absence, deux mois après l’enterrement de son épouse, il découvre à la Une d’un quotidien régional une photo de la « Fête des Fous », au fond de laquelle est représentée sa maison. Sa surprise est de taille lorsqu’il y discerne, à la fenêtre du premier étage, une silhouette correspondant à celle de Sylvia. Aussitôt, il enquête sur cette mystérieuse apparition, notamment auprès de la jeune femme qui a pris le cliché. Ses investigations vont l’amener à croiser le patron du grand hôtel voisin, Casper Delorme. Ce dernier, un peu mystique, sculpte en cachette des statuettes en bois. A tout hasard, Simon l’entraîne dans sa cave, pour examiner de curieuses inscriptions murale : « Je dois partir, aide moi ». Puis un soir, tandis que Simon boit un verre au bar de l’hôtel, apparaît sur scène une chanteuse qui ressemble trait pour trait à Sylvia…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien qu’un peu épais, le dessin en noir et blanc d’André Taymans (La fugitive, Caroline Baldwin) sait jouer avec les encrages pour asséner des ambiances de polar noir. Des paysages enneigés, un village déserté, une histoire bizarre de fantôme et/ou de sorcellerie… voilà de quoi éveiller notre curiosité. A-t-on affaire à une énigme fantastique ? Qui tire les ficelles de cette histoire sordide et dans quel but ? Au scénario, le romancier Patrick Delperdange (S.T.A.R.) joue avec une narration classique vécue par le héros et les scènes torrides ayant lieu de l’autre côté de ce trou de serrure géant auquel se plait à s’agglutiner Casper. Des images furtives nous sont délivrées au compte-goutte, juste de quoi satisfaire notre instinct voyeur, mais sans jamais nous dévoiler clairement ce qu’elles expriment. Ce machiavélisme un peu tordu rappelle par bien des aspects le film Basic instinct. Peu à peu, se distillent les éléments d’un puzzle dont on ne découvrira l’évidence qu’aux toutes dernières planches. Les éditions Paquet ont eu là une fort bonne idée de rééditer ce polar de l'année 2004, en l'augmentant des couleurs expertes (et tempérées) de Fabien Alquier. En prime, cette réédition inaugure le nouvel label du groupe, Place du sablon, consacré au patrimoine de la BD franco-belge...
