L'histoire :
Dans sa tendre enfance, John Masanori a été confié aux bons soins du père O’Brien. Orphelin d’une mère japonaise, abandonné par un père américain, il revenait à son oncle de l’élever. Mais ce dernier n’en a pas eu le courage. 25 ans plus tard, l’éducation du prêtre n’a pas empêché John de devenir un tueur efficace au service de la mafia italo-américaine. Hélas, un cancer fatal lui ronge le colon. Il lui reste 6 mois, peut-être 1 an, à vivre. Il décide de partir alors à la recherche de ses racines, dans son pays d’origine. Celui des samouraïs, dont il ne cessait de rêver, enfant. Celui du Bushido, le code de vie et de combat des guerriers médiévaux. C’est au Japon que John veut mourir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme dans Le tueur de Jacamon et Matz, Bushido repose sur un personnage nuancé qui excelle dans son métier de tueur. A travers de nombreux flash-back, on en apprend à chaque fois un peu plus sur lui, les pensées qu’il rumine, ses doutes et ses certitudes. Ces scènes sont autant de souvenirs sur lesquels le héros revient. John est un condamné qui se souvient une dernière fois les étapes importantes qui ont jalonné sa vie. A cheval sur des principes de vie américain et japonais, cette personnalité n’est pas sans rappeler celle de Ghost Dog dans le film de Jim Jarmusch. Le dessin de Koeniguer est, comme John, partagé entre deux courants. On sent une forte influence manga dans les expressions des personnages, mais le format reste celui d’une BD franco-belge. Enfin, la mise en couleur tape à l’œil des premières pages laisse rapidement place à un travail plus amène, à l’ordinateur. En fin de compte, c’est un tueur humain, venu du pays du soleil levant, qu’on découvre avec Bushido.