L'histoire :
C’est bien connu : Dame Nature aime s’amuser ! Dipoula le sait mieux que quiconque, lui qui est né tout blanc sur le sol gabonais. Pas question que ses parents gardent chez eux un noir-albinos, un esprit maléfique qui jetterait le mauvais œil sur la maison. Aussi, Dipoula a t-il été confié aux bons soins des sœurs de l’orphelinat. C’est pas drôle tous les jours, mais ça rigole souvent avec Blazé et Cissoko, ses 2 copains. En classe, surtout, pour en faire voir de toutes les couleurs au maitre d’école, Monsieur Toubab. Ces derniers jours, pourtant, les choses se compliquent : un nouveau vient d’arriver. Directement venu de France, Pahé est là pour quelques mois, le temps que sa famille originaire du Gabon règle certaines affaires. Du coup, Dipoula et les autres ne savent pas trop si le nouveau est français ou gabonais. D’accord, il est noir et il est né au Gabon. Mais tout comme les français qu’ils connaissent (expat’ ou touristes), il a des tongues neuves, des t-shirts à la mode, une casquette et des gadgets électroniques à foison. Alors ?…En tous cas, ce qui est sûr, c’est qu’il ne tarde pas à les agacer.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour son retour, notre petit cachet d’aspirine gabonais, toujours aussi effervescent, s’offre un nouveau scénariste. C’est en effet Louis-Bertrand Devaud (Michel le singe) qui prend les manettes, en lieu et place de Sti, pour effeuiller les aventures humoristiques de cet orphelin pas comme les autres. Plutôt malin, il invite pour l’exercice le petit Pahé, un bambin à bouille ronde, loin d’avoir les pieds dans le même sabot, et dont le public cible suit, depuis quelques temps, les aventures (Le Monde de Pahé) en dessin animé sur France 3. Ce petit « cross-over » offre le double avantage de pimenter le récit et de faire un sympathique clin d’œil au dessinateur de la série. Coté récit, c’est l’opposition des deux gamins, l’un habitué au confort de la société de consommation française, et l’autre à celle du « j’me débrouille comme je peux », qui rythme chaque gag/planche. Au final, c’est habilement leur ressemblance qui les réunira (leurs couleurs de peau sont un facteur d’exclusion dans leurs sociétés respectives). Pas forcément toujours hilarant, mais d’un humour immédiatement accessible aux plus jeunes, l’ensemble joue la partition du burlesque potache avec soin. Peut-être, un petit quelque chose de Titeuf et consorts, mais en moins claquant. Pahé livre un dessin « fait pour » : rond, coloré et grimaçant. S'il ne joue pas l’excellence, il offre une parfaite lisibilité. Sympathique, en tous cas.