L'histoire :
Paris, 1910. Alphonse et Henri Castillac abordent Valentine Touquet sur le pont de l’Alma. Soudain, le drame survient : François, le jeune frère de Valentine tombe dans les eaux boueuses de la Seine, alors en crue. 1917, dans le ciel de France. Henri, aux commandes de son Nieuport XVII, rompt le combat et abandonne lâchement ses coéquipiers en plein ciel. Pourquoi un as de la fameuse escadrille des Cigognes, reconnu pour sa bravoure, se comporte t-il aussi étrangement ? Serait-ce la magnifique Edelweiss qui orne les flancs de l’Albatros allemand, qui éveille en lui une peur panique ? Depuis les tranchées, son frère Alphonse ne peut que déplorer l’attitude de son frère et regretter le temps où, lui aussi, transperçait les nuages à la recherche de proies à abattre. Aujourd’hui, ses ailes lui ont été brisées et il doit continuer le combat dans la boue des tranchées, aux commandes d’un char. Comment les deux frères en sont arrivés là ? Sauront-ils, sans se détruire, renouer avec un passé aussi glorieux que douloureux ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le front russe et la Seconde Guerre mondiale, Romain Hugault survole désormais les lignes françaises du Chemin des Dames. Autre lieu, autre époque, mais toujours cette maestria dans l’art du dessin aérien. Avec des cadrages millimétrés, des plans découpés au cordeau et un sens du détail rare, les scènes de combats aériens de ce premier album prennent des airs de ballets… Cependant, dès que Hugault redescend sur le plancher des vaches, tel un goéland, il perd quelque peu de sa maestria. Ses personnages, pour quelques planches, ne possèdent plus l’élégance et la précision de ses fameuses Pin-up. Dommage ! Cependant, Hugault n’est pas seul aux commandes de ce nouvel assaut séquentiel. Comme pour le Grand Duc, il peut compter sur un copilote de qualité en la personne de Yann. Ce premier album laisse cependant un petit goût d’inachevé des plus difficiles à définir. Objectivement, cet album se regarde (se lit) sans aucune difficulté, mais les ellipses sont (encore) trop nombreuses pour bien comprendre l’enchaînement des événements. Graphiquement superbe dans ses évocations aériennes, cette mise en bouche aurait peut-être nécessité quelques planches de plus pour mieux cerner l’histoire… ce qui prouve, si besoin était, la capacité de Yann à ménager ses effets !