L'histoire :
Erik, le pilote à L'Edelweiss de l'armée allemande, a été battu en combat individuel au dessus des lignes de front. Aux commandes de l'avion français, Alphonse de Castillac avait remplacé son frère jumeau Henri, terrorisé par la perspective de ce duel. Equipé d'un canon techniquement révolutionnaire, Castillac a surpris son adversaire, qui ne dut sa survie qu'au parachute dont les aviateurs allemands étaient équipés. Les combats au sol ont fait un autre blessé en la personne d'Henri de Castillac, qui avait pris la place d'Alphonse dans un char d'assaut pilonné par l'aviation ennemie. En cette fin d'année 1918, les deux frères ne sont plus jumeaux, séparés par une spectaculaire blessure au visage qui va contraindre Henri à conserver l'identité de son frère et vice versa. Pour Valentine, qui va rencontrer Henri sur son lit de camp, c'est Alphonse qui a été blessé. Pour Erik le pilote allemand, soigné par une très belle infirmière nommée Walburga dans un hôpital de campagne près du front, l'heure de la revanche approche. Il va lancer un nouveau défi à Castillac. Le passé de Walburga va alors resurgir dans l'histoire des combattants. En effet, quelques années plus tôt, accusée de vol et enfermée dans un sous-sol parisien alors que la police arrivait, elle fut libérée par Alphonse de Castillac...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers un nouveau ressort dans l'intrigue des frères jumeaux, Yann prolonge le spectacle des combats aériens et des jolies filles dénudées. Walburga est superbe, le talent de Romain Hugault dépasse visiblement celui de la froideur métallique des machines aériennes. Le dessinateur remplit le cahier des charges avec brio en peignant de belles pin-ups très réalistes dans des positons suggestives. L'équation combats aériens + jolies filles est le cœur avoué de ce très beau triptyque, mis en avant dans les librairies avec force éditions limitées et de très beaux packagings. Un éditeur qui met le... Paquet, pour une de ses séries construites pour réussir. Sur le fond, le scénario de Yann est un tantinet répétitif dans ce troisième et dernier épisode, avec ce nouveau duel entre les deux pilotes. Et ce, malgré l'arrivée du personnage de Walburga et la révélation d'un élément nouveau du passé des deux frères. On reste néanmoins impressionnés par la mise en scène absolument unique de Romain Hugault, qui fait de chacun de ses albums un objet magnifique et ultra soigné. Les détails techniques que les auteurs injectent dans leur histoire sont toujours fascinants dans leur crédibilité historique, comme l'action de vider le carburant avant d'atterrir en crash. On sent qu'au delà de la stratégie éditoriale, il y a une passion d'auteur pour un univers plein de symboles et propice à la grande aventure. Et on se laisse emporter...