L'histoire :
En mars 1932, des savants font une découverte fondamentale sur la zone 51 du Nouveau Mexique : une nouvelle énergie appelée le Z-03. En raison de sa dangerosité, le militaire qui dirige la base interdit toute expérimentation et proscrit la suite des recherches. Un an plus tard, le puissant maire de New York organise une grande réception au sommet d’un building, pour fêter le voyage inaugural d’un zeppelin d’un nouveau genre, le Wakanda. L’idée est de battre le record de traversée des Etats Unis vers Los Angeles, grâce à un nouvel hélium de synthèse. Du beau monde embarque, dont la journaliste Betty Laverne, fiancée au pilote et cascadeur Harry Faulkner, actuellement à la recherche d’un emploi. Tandis que le zeppelin lâche les amarres, les mondanités se poursuivent à bord. Entre deux coupe de champagne, par ses questions embarrassantes, Betty courrouce le maire de New York et se retrouve enfermée dans une cabine par un sbire du puissant monsieur. Tous ignorent qu’un commando terroriste va bientôt prendre les commandes de l’appareil pour le dérouter vers le Brésil. Lorsque l’info de ce détournement parviendra au sol, le colonel Fisher en sera averti en pleine séance de cinéma. Or juste devant lui, se trouve Harry Faulkner et ce dernier entend tout. Harry se démène aussitôt pour sauver Betty. L’idée est de trouver très vite un avion, duquel il sautera sur le dessus du zeppelin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec les quatre tomes de la saga moyenâgeuse L’épée d’Ardenois, Etienne Willem a prouvé qu’il était un formidable dessinateur zoomorphique. Il poursuit dans cette veine avec cet album en one-shot, qui semble bien devenir le premier opus d’une série au long cours. Le contexte est cette fois les années 30 américaines, bien que le souci de l’authenticité historique ne soit pas la priorité. L’atout majeur des Ailes du singe est l’action pur jus, et pour ce faire le héros est donc pilote-cascadeur. La problématique est apportée par une action terroriste – dont les motivations précises restent floues – concernant un détournement de zeppelin qui se transforme rapidement en projet d’attentat très meurtrier au-dessus de New York… Tiens tiens, ça ne vous rapelle rien ? En fait, le scénario un brin convenu et peu regardant sur les zones d’ombre est surtout un support à l’action spectaculaire, pourvu que le héros singe saute de son avion sur le dessus du zeppelin (et rate partiellement son coup…). En ce sens, ce one-shot est parfaitement divertissant : bondissant, explosif, spectaculaire, vertigineux, avec une mention particulière aux décors urbains, ainsi qu’aux trombines animalières variées et d’une sacrée maîtrise au vue des nombreux personnages. Au regard de l’époque et de la griffe artistique, Willem et son singe se rapprochent dangereusement d’un certain Blacksad…