L'histoire :
Dorénavant affublé de 3 acolytes "merdeux", Lincoln, forcé par Dieu de commettre des bonnes actions, libère un jeune garçon enlevé par un bandit malgré l'ennui évident que cela lui procure. Satisfait de cette mission, Dieu invite la "bande à Lincoln" à passer la nuit dans l'hôtel de la ville la plus proche. En l'absence de Dieu, Lincoln fait la connaissance d'un Satan sympathique qui lui propose ses services en cas de besoin. En ville, Lincoln et ses compères échappent de justesse à l'explosion de leur hôtel pour découvrir que le coupable n'est autre qu'un Indien assoiffé de vengeance après que le Maire Jefferson, aidé du Shérif, lui ait volé ses terres. Ces derniers organisent une expédition punitive et tuent le jeune Indien. Son vieux père, accablé par la mort de son fils et la perte de ses terres, se tourne vers Lincoln pour l'aider à se venger. Dieu voit là une nouvelle opportunité pour Lincoln de corriger une injustice. Lincoln suivra-t-il la voie pacifique de Dieu ou les méthodes plus expéditives suggérées par Satan ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le premier tome a créé la surprise lors de sa sortie, encore fallait-il concrétiser ce coup d'essai. Et c'est chose faite ! Avec Indian Tonic, la série des frères Jouvray trouve son rythme de croisière. Ce cow-boy teigneux ne décoche jamais un sourire, attitude ô combien en décalage avec les bonnes actions que Dieu l'oblige à faire et dont tout un chacun se réjouirait ! Le personnage évolue psychologiquement. Il commence à montrer un semblant d'implication dans ses missions, mais c'est également la première fois qu'il entre vraiment en conflit ouvert en soulevant la question du dessein caché de Dieu. C'est dans ce contexte que le personnage de Satan est introduit de manière subtile. S’il reste en second plan, on imagine aisément que le conflit bien/mal va créer chez Lincoln un vrai cas de conscience dans les prochains tomes. Le dessin de Jérôme Jouvray et son sens du découpage font mouche (même si on peut reprocher parfois des décors peu fouillés). Les couleurs d'Anne-Claire sont magnifiques (le rendu de la pénombre est époustouflant). Mais ce qui fait surtout le charme de cette série pas comme les autres, ce sont les dialogues percutants et incisifs d'Olivier Jouvray. On ne se lasse pas des répliques dont certaines, c'est sûr, deviendront cultes (Mais bordel de merde, c’est quoi ce cirque ? Vous vous êtes donné le mot ou quoi ? D’abord Dieu et maintenant le Diable ? Et les trois trouducs, c’est les rois mages ? – Ah non, ce sont juste des trouducs !)