L'histoire :
L'archipel des îles Malouines se situe à environ 900 kilomètres au sud des côtes de l'Argentine. Placées sous la souveraineté britannique depuis 1833, elles sont envahies en 1982 par les troupes de la junte militaire Argentine. Les faucons, comme se nomment les pilotes argentins, pensent comme leur supérieurs que les Anglais ne se risqueront pas à dépenser une fortune pour conserver ces lointaines terres. C'était mal connaître la perfide Albion. L'intrusion argentine est vécue comme une agression en bonne et due forme et la flotte de sa Majesté ne tarde pas à se déployer. Les premiers raids mettent en évidence la supériorité technologique et numérique de la Royal Navy. Mais malgré un équipement dépassé, les pilotes argentins, qui vont connaitre leur premier engagement dans un conflit, donneront bien du fil à retordre à l'ennemi. Dans des conditions climatiques apocalyptiques, où les températures ont pu atteindre jusqu'à -25°, ils rivaliseront d'audace et de bravoure pour exécuter leurs missions.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un premier constat s'impose à l’œil : alors que Walter Taborda avait entamé la série dans un style fidèle en tous points à celui de l’École Franco-Belge, il choisit pour cet opus de simplifier les traits de ses personnages, pour finalement s'orienter vers un visuel évoquant le manga. Une volte-face qu'on a du mal à comprendre, sauf à supposer qu'il s'agit d'une stratégie visant à attirer un public jeune... Pour autant, que les fans d'aviation se rassurent, car tous les engins sont toujours aussi bien rendus, du Skyhawk aux Mirages, en passant par les Harrier et autres Super-Étendards. Les scènes de combats aériens sont donc le point fort de cette série qui s'inspire de récits authentiques de pilotes argentins ayant participé au conflit. En ce qui concerne la trame de ce second opus, situé à mi-parcours de la série, la narration se décentre cette fois-ci des seules interactions entre militaires des forces en présence. La population locale (les natifs se nomment Kelpers) joue désormais un rôle, entre résignation et résistance à l'envahisseur. Côté Faucons, ce n'est plus un vieux capitaine qui joue les premiers rôles, mais au contraire un jeune officier. Après la psychologie d'un vieux briscard que la guerre transforme en leader d'escadrille, c'est donc celle d'un jeune homme fougueux et ambitieux qui constitue l'ossature de cette histoire. Malheureusement, le rythme s'avère poussif et le lecteur devient le témoin d'actes de bravoure, alors même qu'il ne se dégage pas de réelle tension. Un comble pour un récit de guerre, même s'il constitue un bel hommage aux pilotes de chasse argentins ! Comparativement au premier tome, celui-ci perd en intensité et est encore moins alimenté de réflexions sur l'horreur de la guerre. Gageons que la suite sera meilleure...
