L'histoire :
A New-York, à la fin des années 60, le détective privé McQueen accepte une nouvelle enquête. Celle-ci est différente du tout-venant habituel. Le lieutenant colonel De Crécy l'engage en effet pour retrouver sa nièce Millie, qui a disparu deux jours auparavant et qui se serait enfuie avec son secrétaire particulier, François Bonnard, et avec une statuette ancienne représentant trois petits singes. McQueen se met immédiatement sur l'affaire. Il croise son indic, Pépé Fregasol, et l'adjoint au dossier. En attendant, ce dernier lui confie sa dernière avancée dans l'affaire Maya et lui donne une adresse. En effet, depuis plusieurs mois, McQueen traque les kidnappeurs de la petite Maya, dont la mère est dans le coma. Le détective arrive auprès d'un petit immeuble. A l'intérieur se trouve plusieurs hommes de main du Bègue. Il parvient à s'introduire malicieusement et commence à faire un massacre. Toutefois, McQueen n'est pas là pour arrêter le Bègue, mais le faire parler. Où est Maya ? Quitte à le plomber juste après...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs de belles cylindrées en bandes dessinées se rappellent sûrement avoir déjà croisé le nom d'Emilio Van der Zuiden. L'artiste belge s'est en effet illustré sur des récits de collection Cockpit et Calandre des éditions Paquet, au sein desquels il a montré sa dextérité à croquer véhicules et femmes pulpeuses. McQueen est son premier projet en solo. Van der Zuiden dessine et scénarise un polar mettant en scène un privé traumatisé par une ancienne affaire. On le voit à l'œuvre sur une nouvelle mission durant laquelle il doit retrouver la trace d'une jeune femme et d'une certaine statuette. Les fans de polar seront en terrain conquis et découvriront des rebondissements inattendus. Sans être exceptionnelle ou originale, l'histoire respecte parfaitement les codes du genre et se veut surtout efficace. Le découpage alterne classicisme et modernité avec régularité. Une sorte de croisement des genres franco-belges et comics par certains aspects. Par exemple, la séquence de fusillades où McQueen débarque dans l'antre du Bègue est bien vue : une case montre la progression du détective privé et s'enchaîne à une autre dévoilant la façon dont Pépé Fregasol, son indic, trouve ses tuyaux. Une certaine ambiance rétro ressort aussi à la lecture et se révèle fort plaisante. Emilio Van der Zuiden a aussi soigné son visuel et il offre des planches très réussies. Son héros est charismatique (mais pourquoi a t-il la peau bleue ? cela a t-il une importance ?) et la gente féminine est à chaque instant magnifiée. Bien sûr, les véhicules apparaissant ici et là dans le décorum sont parfaitement dessinés, mais pouvait-il en être autrement ? Ce premier opus de McQueen plaira aux fans de polar à l'ancienne, et pas que.