L'histoire :
Trois années se sont écoulées depuis les événements qui virent la rencontre éphémère de Jack, alias Cajun, et de Marie. Trois années, trois théâtres d’opération. En ville, les discussions entre hybrides et androïdes s’éternisent. Lorsque enfin les portes s’ouvrent et qu’Ozma annonce des mesures arrêtées pour assurer l’hégémonie des deux espèces, son conseiller Zélik s’emporte et quitte la petite assemblée manifestant sa désapprobation. A l’opposé, Cajun partage son scepticisme car il est au contraire hostile à toute guerre ou traque des enfants perdus. Il prophétise qu’ils – androïdes et hybrides – paieront l’hégémonie de leur race dans le sang… Ailleurs, posé sur un « terrain » d’aviation désert, Cajun est empêché de décoller par Al, son vieil « ami » venu régler l’ardoise du premier. Un duel au sabre et à mort s’engage... Enfin, aux pieds d’un barrage bâti au cœur de la forêt, Marie est interrompue dans sa pêche par une nouvelle qui réjouit intérieurement le général Bierko : le premier enfant est sur le point de naître…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rebelcat est un titre qui peut faire sourire. D’autant qu’à jauger la rondeur et la bonhomie du dessin, on pense rapidement à une série destinée aux enfants. Que nenni ! D’une lecture aisément accessible à tous, Rebelcat offre certes un visuel « chatoyant » inspiré du manga (Cajun, le chat anthropomorphisé). Les planches privilégient le découpage au bavardage. Néanmoins si on prête attention à l’expressivité des personnages (leurs regards souvent sombres) et à la mise en couleurs (dominante chaude mais jamais éclatante) en demi-teintes, il apparaît alors que le trait de Luis Quiles vise plus une harmonie, une plénitude esthétique qu’une quelconque intention infantile. Le scénario, de fait, met en scène un groupe d’enfants livrés à eux-mêmes (après une pandémie virale qui liquida tous les adultes) face aux races animales et androïdes qui dominent à présent la terre. Le cadre apocalyptique de l’intrigue contraste avec la douceur graphique proposée. Les personnages évoluent dans un monde âpre où la guerre menace et où la cruauté est un lot quotidien. Manifestement, en dépit d’une simplicité apparente, les thèmes éthiques témoignent d’une réelle profondeur. C’est à un propos mâture aux accents graves (parfois cyniques) relevé de quelques pointes d’humour (plutôt que l’inverse) que nous convient Quiles et Tamane. Une réflexion sur un possible avenir de l’Homme s’apparentant au cinéma à Nausicca (chef d’œuvre de Myasaki, sorti sur grand écran en cette fin d’été 2006) ou en BD à Chats (Convard). En résumé, peut-être la série rencontre-t-elle une difficulté de positionnement ? C’est un malentendu. Difficile d’en saisir au premier coup d’œil la profondeur, les couvertures très adolescentes n’y aident pas. En outre, le format d’édition (loin de la taille manga réglementaire ?) est-il adéquat ? Ayez la curiosité d’une lecture plus approfondie et vous faire un avis.
