L'histoire :
Trois types de contenus composent cet ouvrage. Primo, deux préfaces, signées de Milo Manara et d’Andréa Gattinoni. Deuxio, une BD :
Allongée nue sur le lit de la suite d’un palace parisien, Sophia face à son ordinateur portable est en pleine conversation Skype® avec un certain Tarkovskij. Si les préoccupations financières sont l’objet initial de leur discussion, un petit jeu de séduction prend vite le pas. Dès le lendemain, la belle Sophia est invitée à Marrakech dans la luxueuse villa de cet homme d’affaire. L’homme a un regard inquiétant, presque funeste… et la discussion tourne ésotérique. Il lui propose de rejoindre sa chambre, avant de descendre dans son hammam personnel, dans la tenue adéquate. En bas, deux serviteurs moustachus l’aident en effet à se déshabiller. Puis à l’intérieur du hammam, Sophia s’aperçoit qu’elle est la seule femme parmi quantité d’hommes bien membrés. Deux d’entre eux lui proposent de la laver pour la purifier. Elle n’a guère le choix…
Tertio, de magnifiques illustrations pleines pages et rough, réalisées aux crayons à pointes bleues et sanguines.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La taille mannequin, la forte poitrine au maintien haut, la teinte appuyée de sa longue chevelure rousse, la grâce froide et naturelle, le regard d’une femme fatale… Ce n’est assurément et précisément pas pour ses aventures ésotérico-financières que Sophia a marqué le 9ème art. Mais bel et bien en raison de sa plastique avantageusement mise en postures, habillée ou pas, par l’italien Adriano de Vincentiis. Signalons au passage que l’auteur l’a imaginée bien avant l’avènement cinématographique de l’actrice française Audrey Fleurot, aux caractéristiques proches. Allez comprendre pourquoi, le dessinateur n’a pas souhaité poursuive la série, qui compte donc depuis mai 2011 un troisième opus très moyen. De Vincentiis était néanmoins resté attaché à cette créature de rêve, au point de lui consacrer cet ouvrage hors-série, qui n’est pas tout à fait une bande dessinée. En effet, le bouquin débute par deux préfaces écrites, l’une élogieuse de Milo Manara, qui sait de quoi il parle… l’autre plus hermétique en forme de brève nouvelle de l’acteur italien Andrea Gattinoni, peu connu en France. Puis en tant qu’auteur complet, de Vincentiis livre une séquence BD de 12 planches, mettant en scène l’héroïne dans un grand hôtel, face à un alter égo inquiétant de David Bowie. Luxe, sexe et volupté dans un hamam… c’est bien beau, même si on ne comprend rien. Enfin, toute la suite du bouquin est consacrée à un cahier graphique de Sophia dessinée pleines pages, ou à travers des roughs, majoritairement nue, sous moult postures friponnes, aux crayons sanguins et bleus, sur fonds ocre ou sépia. Les 12 planches crayonnées de la séquence BD concluent notre bonheur graphique. Cet art-of hors-série, déjà paru en version souple en 2009, ravira les (a)mateurs de beaux dessins et d’érotisme classe.