L'histoire :
Criminels impitoyables : Le riche industriel Claudio Rasten reçoit la visite de Luisa, la sœur jumelle de sa femme Giulia. Luisa est la honte de la famille : elle dilapide son argent et se retrouve une fois de plus criblée de dettes. Or cette fois, Claudio et Giulia lui opposent une fin de non-recevoir à sa demande de prêt. Vexée et acculée, Luisa décide de se venger de cette famille ingrate, avec l’aide de Michel, l’homme de main des Rasten et accessoirement son amant. L’idée est d’assassiner Claudio et Giulia, en faisant croire à l’explosion de leur yacht, dont serait seule rescapée Luisa ayant définitivement pris l’identité de Giulia. Leur plan machiavélique vise aussi à faire porter le chapeau à Diabolik, le célèbre criminel que recherche vainement la police. Mais le rusé Diabolik a plus d’un tour dans son sac…
Toile d’araignée Mortelle : De nuit, Diabolik s’introduit dans la villa du baron Stainer, afin de lui dérober un poignard de collection dont l’étui est serti d’émeraudes. Mais une double mauvaise surprise l’y attend : il trouve Stainer pendu, avec une lettre testamentaire dans laquelle il avoue que le poignard est un faux. Stainer a revendu au compte-goutte sa collection d’art afin de couvrir sa désastreuse situation financière. Mais Diabolik persiste dans son entreprise : le vrai poignard doit être prochainement mis aux enchères. Le malfaiteur décide de se grimer avec un masque, pour prendre l’identité d’un des acquéreurs probables…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les italiennes éditions Pavesio rééditent ici dans une nouvelle collection de petits bouquins – mais épais – une version nouvellement colorisée d’aventures d’un célèbre criminel des fumetti. La sélection opérée correspond aux « années d’or » de cet anti-héros, c’est-à-dire à partir de décembre 1967, le moment où Diabolik a bien « mûri » après 5 années de publications. Les épisodes réédités suivront dès lors l’ordre chronologique des parutions, à raison de deux histoires par volume. Plus de 250 pages sont contenues dans chacun de ces tout petits bouquins – format d’origine – à la couverture cartonnée noire pelliculée mat/brillant. Un court dossier accompagne en préambule ce premier tome, qui explique le pourquoi de la colorisation, alors que les aventures de Diabolik sont historiquement publiées en noir et blanc. Puis on entre dans le vif du sujet avec les deux aventures… Les circonstances présentent presque Diabolik comme un redresseur de torts, dans la première aventure (Criminels impitoyable). Une confusion pourrait naître d’emblée quant à son âme de justicier… rapidement corrigée par le second méfait (Toile d’araignée Mortelle), dans lequel il n’hésite pas à tuer, froidement, pour de bien vénales motivations. Par définition, tout semble ultra vintage dans ces histoires : tant sur le look des protagonistes – leur chara-design (ah les sourcils et les yeux cerclés de noir de Diabolik !), leurs tenues vestimentaires, la manière de les cadrer – que sur le rythme narratif et les enjeux manichéens et toujours bien explicites. Néanmoins, les intrigues se laissent apprécier et les circonvolutions des « affaires » empruntent des détours jubilatoires et pas si conventionnels pour tout amateur de thrillers (le coup de la jumelle qui prend la place de sa sœur, surtout). Un anti-héros méconnu à (re-)découvrir ! A suivre dans un second recueil publié de conserve…
