L'histoire :
En 1909, l’artiste compiégnois Albert Robida accepte d’accompagner une fillette dans un parc forestier attenant au château de la ville, notamment pour l’initier aux joies du dessin. Il lui explique que son imagination pour dessiner des choses du futur lui vient parfois des éléments du passé. Il lui demande de s’imaginer la ville de Compiègne à l’époque médiévale, par exemple en 1186, lors de la foire de mi-karesme. Les commerçants et artisans venaient alors parfois de loin pour y participer : du Vermandois, du Ponthieu, de la Flandre… Les bons emplacements étaient très disputés. Les gens de l’abbaye Saint-Corneille, en plein centre de la ville, devaient alors souvent régler les litiges. Puis Robida emmène la petite Camille chez lui, afin d’y récupérer un tabouret. La fillette voit alors une affiche promouvant les fêtes Jeanne d’Arc, que vient de dessiner l’artiste. Elle veut en savoir plus. Robida lui raconte que c’est ici, à Compiègne, que Jeanne d’Arc a été arrêtée par les anglais. En 1430, la ville alors tenue par les Armagnacs affiliés au roi de France, est en effet assiégée par les Bourguignons, alliés aux anglais. Jeanne et ses hommes tentent une percée dans les lignes ennemies. Hélas, lors des combats sur le pont qui traverse l’Oise, le rapport de force tourne en défaveur de la pucelle d’Orléans…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le personnage qui sert de guide à cette visite historique de la ville de Compiègne est authentique : Albert Robida est un artiste précurseur de la science-fiction, un génial visionnaire qui a imaginé nombre technologies apparues au XXe siècle et qui a ensuite été copieusement plagié par bien des créateurs de mondes imaginaires. C’est lui qui fournit le récitatif des 9 étapes historiques de ce « guide en BD » alternant, selon la recette de l’éditeur Petit à Petit, des séquences BD et des articles pédagogiques. Dans l’ordre chronologique des séquences BD : La foire de la mi-Karesme (1186) pour une découverte timide de l’époque médiévale ; La capture de Jeanne d’Arc (1430) qui manque clairement de souffle épique ; L’hôtel de ville (1530) au moment où l’on place dans son clocher les trois « Picantins » automates sonneurs de cloches ; Le martyr des 16 carmélites (1794) condamnées à l’échafaud lors d’un procès inepte ; Une ville impériale (1856) à l’époque des « séries » (week-end champêtres) de Napoléon III ; Une cité du cheval (1908), dans la logique des garnisons militaires et de la tradition cynégétique, explique les haras et l’hippodrome ; La clairière de l’Armistice (1927) à l’époque où l’on replaça dans une clairière le célèbre wagon où fut signée la paix de la 1ère guerre mondiale ; Frontstalag 122 (1942) où des communistes, résistants, juifs et prisonniers politiques étaient détenus avant leur déportation vers Dachau ou Auschwitz ; Le vieux chêne (2011) montre Compiègne aujourd’hui, de l’UTC à l’ONF. Les séquences BD souffrent évidemment d’une grande disparité de styles (parfois très sommaires…), d’un manque général de décors et de scénarios souvent creux... En revanche, le travail documentaire réalisé par Marc Pilot et Frédéric Guyon, qui ponctue chaque séquence BD par deux pages de focus didactiques abondamment illustrés, est sérieux et riche en informations historiques. En ce sens, cet ouvrage remplit pleinement sa vocation d’instruire tout en divertissant. Dommage qu’il soit introduit par l’une des couvertures patchwork les plus hideuses de l’année.
