L'histoire :
L'alibi, c'est 10 récits courts signés par des auteurs de BD triés sur le volet :
Alibi en rouge (Guérineau) : Une bande de personnages cagoulés façon Ku Klux Klan débarquent devant une maison. Ils viennent chercher quelqu'un. Un homme parvient à s'extraire des lieux et court dans la nuit noire et obscure. Le traqué finit sa course dans le bayou où va se préparer un lynchage en bonne et due forme...
Mon cadavre pour alibi (Manini) : Soupçonné d'hold-up, de cambriolage ou de l'attaque du transport de fonds, Nobody a un alibi en béton. Vraiment ? Dans la vie, on n'est jamais au bout de ses surprises...
S.O.S. Alibi : Un homme vient de passer la nuit avec sa maîtresse dans l'Excelsior Hotel. De retour chez lui, sa femme découvre le pot aux roses. Blessée dans son amour propre, sa réaction est sans appel.
Champion (Robin) : Pour Borowski, l'heure a sonné. L'échafaud l'attend. Et comme il le dit « Je suis la tragique victime de funestes circonstances ». Sachez-le, une partie de foot peut mener à tout, même à la mort.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le Crime parfait, c'est au tour de l'Alibi d'être sous les feux des projecteurs. Un alibi, c'est bien pratique, c'est un sauf-conduit qui dégage l'accusation de facto. Quand les soupçons pèsent sur quelqu'un, il n'y a rien de mieux qu'un alibi pour s'en sortir les mains propres. Bien évidemment, on peut aussi en monter un de toute pièces ! Comme l'indiquent les comédies pochardes de la bande à Fifi, Alibi.com 1 et 2. Dans ce récit choral, on retrouve des auteurs confirmés, comme Laurent Astier, Étienne Le Roux, Richard Guérineau, Benoît Springer, Jack Manini, Jeanne Puchol, Hugues Labiano, Olivier Berlion ou encore Thierry Robin. On découvre aussi des auteurs moins connus mais tout aussi talentueux comme Jimmy Beaulieu, Benoît Blary, Xavier Bétaucourt, Séverine Lambour, Vincent Froissard. L'ensemble marche plutôt bien et renoue avec les fameux récits complets que l'on retrouvait jadis dans feu le Journal de Tintin. Côté scénarii, on se plaît à apprécier la patte de chaque auteur, explorant l'âme humaine, dans ses turpitudes, ses vérités et son cœur. Côté dessins, chaque auteur est dans son style. Guérineau étonne avec son bestiaire. Froissard explore un graphisme nébuleux. Jeanne Puchol montre une nouvelle facette de son « autricité ». Robin joue l'absurde avec une ambiance dessinée proche de son diptyque bolchévique. Après le succès du Crime parfait, nul doute que cet Alibi a toutes les chances de décliner ses récits dans une thématique proche. À noter les couvertures sublimes signées Labiano (édition classique) et Astier (édition collector Canal BD, complétée d'un cahier graphique de fort belle facture).
