interview Bande dessinée

Wilfrid Lupano, Morgann Tanco, Jérôme Maffre

©Delcourt édition 2007

La plupart des bédéphiles reconnaissent en Alim le Tanneur une BD de grande qualité, par Wilfrid Lupano (scénario) et Virginie Augustin (Dessins). Associé à deux autres killeurs, Lupano sort à présent un nouvel album également très emballant et voué à un joli succès : L'ivresse des fantômes. Dans l'ordre en vignette de droite : le scénariste Lupano, le dessinateur Morgann et le coloriste Jérôme Maffre. En attendant fin juin (encore) une nouveauté pour Wil : Célestin Gobe-la-lune. Le trio infernal a répondu aux questions des bédiens...

Réalisée en lien avec l'album L'ivresse des fantômes T1
Lieu de l'interview : Le cyber-espace

interview menée
par
19 avril 2007

Pour faire connaissance, pouvez-vous faire une brève présentation de vous-même : votre vie, votre œuvre, vos positions sexuelles favorites ?
Wil : Je suis Wilfrid Lupano, j'ai 35 ans, je suis scénariste (Little Big Joe, Alim Le Tanneur, L'ivresse des fantômes, Célestin Gobe La lune...). Je suis jovial mais coléreux, timide mais péremptoire, beau mais moche, bref comme le dit Villon : « Je meurs de soif auprès de la fontaine ». Pour ce qui est de ma position sexuelle favorite, j'ai du mal à la décrire, mais je vous montrerai.
Morgann : Je suis né à Toulouse un 14 septembre 1982, d’un père comédien/metteur en scène et d’une mère plasticienne. J’ai fait 6 ans au Collège Pierre de Fermat, qui prépare en math supérieur à partir de la 5ème. Ce fut très laborieux pour ma part, sachant que j’ai voulu faire de la bédé dès l’âge de huit ans. Donc les cours généraux, je m’en fichais pas mal. Toutefois, étant un élève déterminé et sachant quoi faire de sa vie future, mes professeurs m’ont très fortement aidé, pendant la 3e, à rentrer dans un lycée de pub à Aurillac : le Lycée St Géraud. Là-bas, j’ai appris énormément, notamment à lire une image et la réflexion qu’il peut y avoir derrière. Cette école m’a permis de faire de nombreux stages professionnels, par exemple aux éditions Milan, et à l’imprimerie Estampaïre, pour laquelle j’ai fait beaucoup d’illustrations. Puis le bac en poche, j’ai fait juste une année, à la faculté du Mirail de Toulouse, d’art plastique option art appliqué. Mais le fait de « créer » des « croûtes » pseudos contemporaines avec derrière une pseudo démarche qui permet d’avoir 17 ou 19, m’a très vite fatigué. Car au final, à faire du conceptuel sans base bien acquise, on termine avec des œuvres carrément bancales. Je suis donc parti prendre des cours de nu et de nature morte, chez un vieil ami de ma mère, Alain Corret, un excellent peintre. Entre tout ça, j’ai réalisé trois courts-métrages amateurs très mauvais. Un à 14 ans, et les deux autres à 16 et 17 ans. Puis j’ai monté un groupe de métal qui a vécu pendant 4 ans sous le nom de « Cysticerk », j’en étais le chanteur, ou plutôt le brailleur. Puis, après un an de travail sur le projet L’ivresse des fantômes et mon installation à Nantes, on a signé la série chez Delcourt. Sinon, toutes les positions sexuelles me plaisent… Mais celle du poulpe est vachement bien !
Jérôme Maffre : Je m’appelle Jérôme Maffre, j’ai 25 ans et je vis à Toulouse. J’ai reçu une formation F12 Aurillac suivi d’un BTS de création industrielle que j’ai interrompu pour aller lustrer les bancs de la fac du Mirail à Toulouse. J’en suis ressorti avec une licence d’art plastiques/appliqués. Peu convaincu par l’art contemporain, la fac m’a surtout permis de développer ma passion des percussions traditionnelles africaines et de leurs folles polyrythmie ainsi que la musique dans son sens le plus éclectique. Je consacre maintenant l’exclusivité de mon temps à la colorisation de BD.

Avez-vous une activité professionnelle annexe à la BD ?
Wil : Je suis justicier à mi-temps.
Morgann : Non, la bd prend trop de place…

D’où viennent vos inspirations ?
Wil : Essentiellement de mes lectures, rarement romanesques, souvent documentaires. Un peu du cinéma, aussi, et pratiquement jamais de la bande dessinée... c'est ainsi.
Morgann : Mes influences profondes, viennent d’auteurs comme, Uderzo, Franquin, Tome et Janry, Gazotti et Coyote. J’ai découvert plus tard, Mc Farlane, Toriyama, Kishiro,Otomo, Wendling, Lauffray, Moëbus, Bysley, Pédrosa, Ramos, Alary et Barbucci. Je suis surtout influencé par ces auteurs pour leur trait. Seul Pédrosa, Otomo, Gazotti et Janry m’ont bluffé pour la symbiose entre le trait et la narration. Pour ce qui est de l’ambiance je suis plus attiré par la photographie et les films. Des réalisateurs comme Peter Jackson avec Braindead, Terry Gillian, les frères Cohen et Jahoui/Bacri pour toute leur filmographie, m’ont amené à penser différemment ma mise en scène et mes cadrages. Pour ce qui est des attitudes de personnage, je suis de plus en plus attaché au travail de Brad Bird. Puis enfin, les univers de Klimt et de Mucha me fascinent. Tout ça a permit de poser l’univers de L’ivresse des Fantômes. Mais en ce qui concerne les protagonistes principaux de Lili fleur bleue, c’est à dire, Lili, Renard, Pilône, et l’univers « drogue », ils sont directement inspirés de gens et de lieux que j’ai pu fréquenter pendant une bonne partie de mon enfance.
Jérôme : Essentiellement de l’art numérique actuel mais aussi de la peinture « traditionnelle ». L’art nouveau, l’école de Vienne me fascinent et j’affectionne particulièrement le travail d’Underwasser.

Sinon, quelles sont vos références/influences littéraires, cinématographiques, vos réalisateurs favoris, vos séries TV...
Wil : Toni Morisson, Dostoïevski, Alphonse Boudard, euh... Plein de trucs... Mais je ne lis pratiquement plus de romans. Niveau cinéma, les frères Cohen et Terri Gilliam constituent l'essentiel de mon Panthéon, avec Albert Dupontel, et d'autres que j'oublie...

Question puputte : si vous deviez faire un classement de vos séries préférées (top 3)…
Wil : Un simple coup d'œil à mon bureau suffirait à vous convaincre que je ne sais pas classer les choses...
Morgann : Ça c’est trop dur ! J’en sais fichtre rien.

Ecrivez/dessinez/colorisez-vous dans une ambiance ou cadre particulier (en musique, isolé…) ?
Wil : Beaucoup dans les bistrots. Et quand je peux, sous le chêne dans le jardin de mes beaux-parents, au pays basque.
Morgann : Je travaille le plus souvent en musique. De temps à autre, Rocé (Ecarlate, ed. Vents d’Ouest) et Thim (dessinateur chez Soleil pour une série en préparation avec JL Istin) squattent mon bureau, pour qu’on se mette des coups de pied au cul.
Jérôme : Oui, je travaille seul dans mon atelier et obligatoirement en musique. J’entrecoupe mon travail de parties d’échec, de guitare, et de courses-poursuites effrénées avec mon chat.

Wilfrid, Combien de tomes sont-ils prévus pour Alim le tanneur, L’ivresse des fantômes et à Little Big Joe ?
Wil : Alim fera 4 tomes. L'ivresse en fera 3. Little Big Joe n'a que 2 tomes, et n'en aura (hélas) pas d'autres, sauf rebondissement improbable...

L’héroïne de L’ivresse des fantômes est une droguée. Est-ce une façon de présenter un personnage un peu plus complexe que d’ordinaire cela sert-il les délires visuels de Morgann ? Es-tu fans des anti-héros ?
Wil : Je suis absolument fan des anti-héros. Ou plus exactement, les super-héros ne m'intéressent pas. Après toutes ces années passées à être un spectateur et un lecteur assidu, je ne comprends toujours pas ce qu'il peut y avoir de passionnant à raconter les aventures d'un personnage qu'on présente comme étant le plus beau, le plus fort, le plus intelligent, le plus drôle etc. Ça reste un mystère pour moi, je le confesse. Mais j'admire ceux qui sont capables de raconter ces histoires là, car j'en serais incapable...

Le tome 1 de L’ivresse des fantômes se passe surtout la nuit (club glauque, rues, etc). Le suivant présentera t-il un contraste en se passant majoritairement le jour ?
Wil : Un peu. Mais pas trop. Mais si quand même, quoique...

Les liens familiaux ont-ils une grande importance ? (Alim et sa fille ; les tensions entre Lili et son père)
Wil : Absolument. Là encore, des personnages n'ayant pas d'attaches, pas de familles, n'ont pour moi pas de consistance, et sonnent creux. Le justicier solitaire ne peut être à mon sens qu'un grave psychopathe qui a besoin d'aide. C'est pour ça que moi-même, je n'exerce cette profession qu'à mi-temps...

Alim le tanneur a-t-il été inspiré par des voyages ?
Wil : Disons qu'il a été étoffé par des voyages. Notamment au Maroc pour le premier tome. Mais avec Virginie, on fait pour chaque tome un gros travail de documentation géographique, ethnique etc. Ça fait partie des plaisirs de cette série, et Virginie est très forte à ça...

Comment vis-tu le succès public et critique de cette série ?
Wil : J'évite de trop penser à ça. La série n'est pas finie, et j'essaie de considérer chaque album un par un, avec la même rigueur, quelque soit la série. Little Big Joe était un bide commercial, Alim est un succès, la suite on verra... J'essaie surtout d'être content et fier de tous les albums auxquels je participe...

On dit (Delcourt) que tu trouves tes idées dans des bars, est-ce vrai ? Dois-tu rendre des royalties aux alcooliques du comptoir ou est-ce que tu leur payes un coup de temps en temps ?
Wil : J'ai tenu des bars pendant des années, et c'est vrai que ça ouvre l'esprit. C'est une partie importante de ma vie. J'ai d'ailleurs en projet un récit qui sera directement nourri par mes années noctambules...

Si Nantes inspire Morgann, Toulouse t’inspire t il ?
Wil : Je n'y habite plus. J'habite actuellement et par accident à Châlons-en-Champagne, ville que je vais quitter bientôt pour redescendre dans mon biotope : le sud-ouest, son pinard, ses canards.

Rêves-tu en secret de voir tes œuvres développées en dessin animé ou en film ? Dans ce cas, laquelle a selon toi le meilleur potentiel ?
Wil : Je suis de plus en plus allergique à cette nouvelle mode de la dérivite. J'aime et je respecte par dessus tout les œuvres originales, les livres qui restent des livres, les films écrits pour le cinéma, les BD qui restent des BD... Je regretterai peut-être ces propos un jour, mais à l'heure d'aujourd'hui, je dois dire que je suis souvent irrité de voir qu'on fait de plus en plus de remakes, revisites, de produits dérivés, d'adaptations et blablabla... La création a du souci à se faire. Je ne veux pas faire d'amalgame et rejeter tout ça en bloc, car je reconnais la qualité de beaucoup de ces productions, mais enfin... Ceci dit, je suis serein, avec une série qui parle de religion et une qui parle de drogue, je suis à l'abri... Little Big Joe aurait été plus adapté, clairement...
Bon allez, je l'avoue, Alim le Tanneur avec Vin Diesel dans le rôle d'Alim, Sean Connery dans le rôle de Pépé, et Angelina Joly dans le rôle de Bul, ça me parait bien, et assez fidèle à l'esprit...

Morgann, L’ivresse des fantômes est un tome d’emblée parfaitement bien réalisé. Aurais-tu dessiné auparavant d’autres BD qui n’ont pu paraître ? Si oui, lesquelles et pourquoi ?
Morgann : Merci… Je n’ai fait que des dossiers de projets BD personnels, pour présenter aux éditeurs, mais jamais de BD de 46 pages « pro » avant L’ivresse. Sinon, de 8 ans à 15 ans je m’amusais à dessiner des petits strips, voir des histoires en une planche, mais rien de sérieux. Ceci dit, en les voyant, Wilfrid m’a convaincu de faire ce métier.

Ton style de dessin fait penser à Sillage, sans les aliens. Est-ce que Philippe Buchet est une influence ?
Morgann : Ça l’a été pendant une période de mon adolescence. D’autres lisaient Lanfeust, moi c’était Nävis. Donc forcément ça reste.

Le travail avec le coloriste Jérôme Maffre est-il un choix éditorial ou personnel ? Dans le premier cas, ne préfèrerais-tu pas le faire toi-même ?
Morgann : C’est complètement personnel. Les éditeurs ne m’ont jamais imposé le choix de prendre un coloriste. J’aime travailler en équipe. Le travail façon comics est très attirant pour moi. Le fait de partager son travail permet d’avoir un certain recul envers celui-ci, un regard neuf. J’ai déjà fait encrer un de mes dessins par quelqu’un d’autre, j’avoue que l’expérience m’a plu. On a l’impression que le dessin est fait par quelqu’un d’autre, et si le résultat est bon, on apprécie le dessin. Alors que tout seul, au bout d’un moment, le dessin qu’on a posé sur le papier nous sort par les yeux.

Je crois que tu habites Nantes. Est-ce pour toi une source d’inspiration pour les architectures ?
Morgann : Enormément… Surtout pour les immeubles. Mais pour les parties glauques, sales ou ruelles sombres, Toulouse était plus riche. Nantes était trop « clean » pour l’ambiance globale de ce premier tome.

Comment as-tu choisi le design de Lili (ses dreads, ses baggy) ?
Morgann : L’idée du look de Lili vient de Wilfrid. C’est entre autre pour ça que j’ai accepté ce scénario. C’est tout à fait ma culture d’ados. Je suis moi-même toujours en baggy. J’ai même eu des locks… pour dire. J’adore l’esthétique « street ».

Quel personnage ou BD aurais-tu rêvé de créer ?
Morgann : Poungui la racaille. Chuis fan !

Comment as-tu rencontré Wilfrid Lupano ?
Morgann : C’est assez drôle… En tout cas pour moi. Je venais d’avoir 16 ans, je suis allé au Filochard à Toulouse, un petit bar récent, qui avait l’air très convivial. J’y ai fait la rencontre de l’associé du patron, Wilfrid Lupano. De plus, le week-end suivant, il s’avérait être mon nouveau voisin. Puis, au bout de 5 ans, à force de lui montrer mes croûtes, j’ai du le saouler et il m’a proposé de monter un projet, L’ivresse des Fantômes. Le scénario m’a immédiatement accroché.

Ton « impact » visuel vient-il plus de l’école US ou manga ?
Morgann : Je m’inspire autant du manga que du comics et que du franco-belge. Je prends toutes ces influences comme des ingrédients et j’en fais ma sauce…

Jérôme, les contrastes sont omniprésents dans ton style. Est-ce un choix personnel ou un souhait de tes partenaires ?
Jérôme : Les deux, j’ai forgé ma technique sur L’ivresse des fantômes qui est mon premier projet. Au départ, j’avais tendance à traiter les personnages de façon modelée (molle pour certains ? ). Ensuite, des partis-pris ont été décidés (une ambiance pour chaque lieux, un traitement franc des ombres et des lumières sur les personnages et les contrastes), directement en rapport avec le côté violent de cette histoire. Morgann a joué un grand rôle dans la colorisation de cet album, par son accompagnement exemplaire et ses projections personnelles d’ambiances sur certaines scènes.

Quelles sont tes techniques de colorisation ?
Jérôme : Pour faire simple, je pose d’abord les ambiances sombres et je reviens poser ma ou mes lumières. Mes techniques évoluent constamment, au fur et ont mesure que je découvre Photoshop.

Comment as-tu rencontré Lupano et Morgann ?
Jérôme : Difficile de faire court, cette rencontre est un miracle pour moi. Je n’ai pas parlé de Wilfried jusqu’à présent, mais c’est pourtant lui le point de départ. Il y a 3 ans, un peu perdu dans mon projet professionnel, je décide de monter à Angoulême pour montrer 2 ou 3 pauvres dessins que je faisais pour recevoir des critiques. J’attendais après un gars qui imprimait une petite BD vectorielle et je lui ai demandé son avis sur mes visuels. Il m’a invité à boire un café pour en parler, puis chez lui pour illustrer ses propos. Il s’avérait être le scénariste de Little big Joe et d’Alim le tanneur ! Mr Lupano, svp. Pour des critiques, j’ai été servi niveau dessin. En revanche, à la vue des couleurs d’Alim le tanneur, un déclic s’est fait en moi et une nouvelle motivation est née : devenir coloriste. Will m’a proposé de m’exercer sur une planche d’un projet qu’il avait avec Morgann (L’ivresse des fantômes) et de la soumettre à son frère Rodolphe pour d’autres critiques au niveau des couleurs. Pareil, niveau critiques : j’ai eu ma dose. Mais cela n’a fait que me motiver 10 fois plus. Pendant un an, j’ai fait des essais pour des projets, mais ça n'a rien donné, jusqu’au jour où je me suis rendu compte que Morgann venait du même lycée que moi et que nous avions des connaissances communes. Je l ai contacté, nous nous sommes rencontrés et nous avons gardé contact. J’ai continué à bosser mes couleurs et de leur coté les coloristes se sont désistés pour x raisons. Morgann a alors pris l‘initiative de me faire passer les essais sur L’ivresse des fantômes et ça a marché !

Quels sont vos autres projets ?
Wil : Alim le tanneur t.3, Célestin Gobe La lune (la prochaine chez Delcourt), et une série chez Soleil, dont le titre est pour l'instant secret, car provisoire... Ah ! Et aussi une série avec Paul Cauuet, qui va arracher le sac, mais chut...
Morgann : Pour l’instant avec Wilfrid et Jérôme, on compte retravailler ensemble, mais je préfère ne pas trop en dévoiler. Je vais juste dire que ce ne sera pas de la SF.
Jérôme : Je viens de signer pour une nouvelle série chez le Lombard et je suis aussi en pourparler sur d’autres projets… mais rien n’est fait.

Si vous étiez un bédien (un habitant de la planète BD), quelles seraient les BD que vous auriez envie de faire découvrir aux terriens ?
Wil : Calvin et Hobbes, Astérix, Gaston, Retour à la terre, Jimmy Korrigan...
Morgann : Alim le tanneur, Les échaudeurs des ténèbres, Prophet, Soda, Ecarlate, Lupus, Léon la came…

Plus clairement, quelles sont vos références/influences en BD, comics ou manga ?
Jérôme : Essentiellement les couleurs numériques, les travaux couleur de Geneviève Penloup (Alim le tanneur),d’Emanuele Tenderini (100 âmes) et de Tarik Bellaoui (L’enfant de l’orage) sont mes sources d’inspirations BD. Au niveau traditionnel, deux travaux sont majeurs pour moi : l’inévitable Blacksad mais également l’adaptation de La chronique des immortels de Wolfgang Hoblein par Von Eckarsberg et Von Kumment. Mélange entre numérique et traditionnel.

Si vous aviez le pouvoir cosmique de vous téléporter dans le crâne d’un auteur de BD, quel serai celui (ou celle) chez qui vous éliriez domicile ?
Wil : A coup sûr j'irais vivre dans le crâne de Paul Cauuet, qui est vide, spacieux, bien isolé, et situé dans un quartier tranquille à Toulouse (Paul si tu nous regardes...)
Morgann : Plait –il ? Mais cette question est immonde ! Je m’insurge ! Un cerveau, c’est mou, visqueux, et dégueulasse ! So shocking !

Merci à vous trois !