L'histoire :
Le grand effondrement de la civilisation humaine a abouti à un retour aux clans barbares, à la loi du plus fort, au milieu des ruines urbaines et des terres arides. Dans ce contexte, un quadruple meurtre abject a été perpétré sur l’herboriste et sa famille, au sein du clan de la source, qui tente assez difficilement de reconstituer une organisation sociale et des lois. Ancienne flic, Rachel a été obligée de reprendre du service. Les tensions sont vives : chacun suspecte chacun de participer à une conspiration ou une dissension sociale. Jadis exclue du clan, la vieille herboriste Selma est ainsi réintégrée, contre la volonté d’une partie des membres. Car une épidémie sévit et le clan a grand besoin d’être soigné ! C’est alors que quatre jeunes filles qui se sont enfuies de la communauté des « cheminots » demandent l’asile aux portes de la cité. Elles ont fui les viols et tortures systématiques opérées par les brutes qui leur servent de chefs. On leur rétorque qu’il faut que le conseil se réunisse et vote. Hélas pour elles, ce sera un refus. Elles sont contraintes de fuir de nouveau dans les bois, poursuivies par leurs tortionnaires qui observaient la négociation à distance, sous les rires stridents et infernaux de « l’épouvantail », un ermite défiguré et masqué, lui aussi jadis rejeté par la source…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome 2 conclut l’enquête précédemment débutée sur le meurtre sordide d’un herboriste et de sa famille au sein d’un clan survivaliste… avec les mêmes défauts narratifs « structurels » qu’au tome 1. Rappelons le contexte : après l’effondrement des sociétés, la civilisation humaine survit en clans barbares, dans un climat de guerre civile et de tensions sociales vraiment pénible. Chacun semble en guerre contre chacun, tout le monde se déteste. Les palabres succèdent donc aux palabres. Il y a un conseil de « sages » pour trancher les grandes questions… mais tout de même un chef qui finalement décide des choix souvent incohérents… qui ne sont pas mis œuvre. Ou systématiquement contestés et contrariés. Bref, au final, la résolution de l’affaire du meurtre avance tout de même bringuebalante, sur fond de guerre avec un clan voisin encore plus abject, de révélations en flashbacks pour éclairer telle ou telle personnalité (l’épouvantail, Selma, Léa). Aucun « héros » ne ressort vraiment du lot et aucun personnage n’est attachant. Tout le monde s’accuse de tous les maux au nom de grands principes – souvent bancals… Bref, il ne fait pas bon vivre après cet effondrement, au sein de cette communauté confuse et peu crédible. Damour met en scène l’ensemble à l’aide de sa griffe semi-réaliste reconnaissable entre 1000, sans se transcender, mais de manière professionnelle. Il cadre majoritairement sur les personnages, sans recourir à de grandes envolées décoratrices, comme cela est pourtant apprécié le registre de l’anticipation post-apo en général.