L'histoire :
Dans ce nouveau numéro de Toute une histoire sur Rance 2, les invités sont une fois de plus des cassos de très grande qualité. Le récit de leurs existences lamentables devrait nous conforter dans l’idée que nos vies de merde sont moins nulles à chier que les leurs (alors que non, sinon il n’y aurait pas de téléspectateurs…). La première invitée, Christelle, pèse 300 kg. Elle expliquera comment l’obésité a gâché sa vie. Jean-Marc, lui, a une petite bite, il nous racontera toutes les fois où les femmes se sont moquées de lui. Alain, atteint du syndrome de Gilles De La Tourette, parsème l’ambiance de ses insultes incontrôlables. Juliette a un problème depuis la mort de Charles Pasqua, elle ne peut plus s’assoir dans le bon sens. Eric alcoolique et Philippe dépressif suicidaire complètent le plateau. Avant de commencer l’émission, présentons Martine, psychologue et naturothérapeute qui fera des commentaires inutiles tout en faisant de la promo pour des suppos à l’artichaut et des tisanes dégueulasses qui soignent que dalle et coutent une blinde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Marsault a une particularité : même ceux qui ne connaissent pas son travail, en ont entendu parler. Probablement parce qu’il est très politiquement incorrect et, par là-même, étiqueté à la va-vite. Du pain béni pour la morphalité ambiante. Dans cet onzième album, sa verve provocatrice et crue est soudainement cassée nette par l’antépénultième gag qui prouve que ce bourrin de dessinateur (vaguement inspiré par Goetlib) recèle en lui une subtilité qui en dit long sur la lourdeur de ses gags. Faussement vulgaires (qu’est-ce que la vulgarité en fait ?), ni faciles, ni fachos, ni gauchos, ils sont l’expression pas si brute de sa vision de notre société et des gens qui l’ont menée là où elle est. Le dessin noir et blanc est parfait dans son domaine, du minimalisme ciselé au service de gags bien bien gras. Bordel de Dieu est un OLNI (Objet Lisible Non Identifié) du 9ème art, rythmé par des BROM, des BRONK, des cronch crunch, un président du groupe Largardare, numéro 1 du luxe mondial qui aime se mettre des trucs dans l’anus, des putes putes putes, des sacs à bave en fauteuil roulant… Bref il faut le lire pour y croire.