L'histoire :
Gros plan sur les mains du dessinateur, un beau gosse au sourire ravageur prend forme et s’adresse à Marsault, l’air ravi et sûr de lui. Puisqu’il manque d’imagination, son créateur qui ne rate jamais l’occasion de nuire à ses personnages lui trouve une occupation : porter un écriteau « je suce pour 10 euros » en tête d’une file de types visiblement très gay.
Une mère rappelle à son fils le jour où il lui a caché sa bouteille d’alcool. Elle explique qu’elle s’en est trouvée très malheureuse, qu’elle en a même beaucoup souffert. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, elle gonfle des ballons avec la bonbonne de Ventoline. En plein crise d’asthme, le pauvre est en train de s’étouffer. Sa mère le regarde amusée et lui dit « C’est pénible, hein ? »
Une créature cyclopéenne informe rampe jusqu’aux pieds d’une ménagère en tablier s’affairant à son évier. La créature éructe des bruits bizarres et vomit sur les chaussettes de la dame, qui reste impassible, même lorsque le monstre patauge bruyamment dans son vomi tout en l’aspergeant allègrement de son mucus. C’est quand il hurle un borborygme de trop que la pauvre commence à sangloter en silence. C’est alors que provient du salon une voix qui gueule « Fausse Couche ! Tu arrêtes d’embêter Maman, sinon Papa te crève l’autre œil ! »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En trois gags, l’ambiance est posée. Sans Filtre porte bien son nom. C’est une Gitane maïs, à faire dégueuler les puceaux. Marsault se moque de la bienséance et il le hurle aux yeux du monde. Avec un trait qui rappelle la bande à Gotlib et Choron, son œuvre est lourde, moins drôle, plus XXIème siècle en somme, avec des incursions FAF qui ajoutent un surcroît de mauvais goût là où il était déjà bien en place. Il cherche le malaise chez l’autre. Pourquoi ? Faut-il vraiment le savoir ou juste apprécier (ou pas) son art ? C’est scabreux, sale, cynique et ne respecte rien, comme dans l’épisode où Tintin, Haddock, Astérix et consort, avec des pifs avinés, ont une discussion de comptoir : tordant, créatif, dérangeant, outrancier, marrant quoi ! Mais pas pour ceux qui pensent que l’on ne peut pas rire de tout. Pour tous les autres, vive la poilade bien grasse, les insultes à gogo et les sales gueules de cons qui ne respectent rien comme Marsault, mais qui ne s’en rendent pas compte.