L'histoire :
31 Mai 1770. Nicolas Le Floch, commissaire de police au Châtelet, est dans le bureau de Sartine, le lieutenant général de police de Paris. Il lui décrit le carnage qui s’est produit dans la nuit, suite au feu d‘artifice annoncé pour le mariage du dauphin avec Marie-Antoinette. L’encadrement de la manifestation n’était pas confié au bon soin de Sartine, mais à Langlume, major de la compagnie des gardes de la ville. Le fiacre de Nicolas et de son ami Semacgus avance difficilement vers l’hôtel des ambassadeurs. Nicolas est inquiet : il va assister à ce rassemblement en simple observateur, sans mission, ni moyens. De plus, les travaux dans la ville, les tranchées, sont autant de pièges pour les badauds. Seules les compagnies de gardes de Paris seront en poste pour assurer le bon déroulement des festivités. Insuffisant, s’insurge Le Floch ! Une détonation annonce le début du spectacle, mais l’éblouissement attendu par le public ne se produit pas. La foule se sent flouée et un incendie se déclare. La panique s’installe. Hommes, femmes et enfants sont projetés à terre, écrasés, piétinés. Lorsque le feu est maîtrisé, l’esplanade n’est qu’un champ de bataille, insiste Nicolas. Sartine s’inquiète à son tour, la rumeur va le montrer du doigt. Il confie à Nicolas le soin de déterminer l’origine, les responsabilités, les fautes, et de lui en rendre compte, discrètement. Nicolas rejoint son acolyte Bourdeau sur la place Louis XV. Un cadavre attire l’attention du commissaire : une jeune femme vêtue d’une robe jaune présente des marques bleuâtres autour du cou. Une bien étrange blessure pour quelqu’un qui est censé avoir été piétinée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est avec un plaisir non dissimulé que nous retrouvons Sartine, Bourdeau, Semacgus, Sanson, la Paulet, les mouches et bien d’autres personnages, dans une nouvelle adaptation en bande dessinée des enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet. Dans ce troisième tome, Le fantôme de la rue Royale, Nicolas et ses acolytes mènent l’enquête sur le meurtre d’Elodie Galaine, une jeune fille de 19 ans, dont l’autopsie révèlera qu’elle a accouché peu de temps avant de mourir… Voilà une sombre histoire d’héritage. Ses investigations le conduiront à la fois à régler les affaires de (ce satané) Sartine et à boucler son enquête, avec toute l’élégance, la minutie, et le verbe qui le caractérisent. En effet, ce tome est une bonne adaptation de la série de feu Jean-François Parot. Corbeyran signe là un scénario qui retient l’essentiel. Un exercice difficile, lorsqu'on connait les pavés rédigés par l’auteur, mais qui se révèle être une bonne performance : garder l’essence, l’ambiance du Paris à la fois sombre et lumineux, les personnalités et la verve du commissaire en 60 pages. Quant au graphisme de Chaiko, il reste intéressant, réaliste, même si la palette de couleurs utilisée est bien morne.