L'histoire :
Blanchette, une petite-fille à la chevelure fantomatique, a fui sa maison pour rejoindre une bande de garçons paumés, qui vivent dans la rue et survivent comme ils le peuvent. Avec l'un d'eux, elle observe le paysage en prenant de la hauteur. Le garçon lui montre la montagne juste en face, que l'on surnomme « la Dent du chat ». Son sommet est dans les nuages et l'on raconte que c'est parce que les cuisiniers de l'enfer ont allumé leurs fourneaux. Malheureusement pour le groupe, l'esprit n'est pas à la fête de leur côté, ni aux grands banquets. Dans un geste de maladresse, Blanchette renverse le seau d'eau et court vite pour se racheter et récupérer le précieux liquide. Pendant ce temps, les garçons ne sont pas satisfaits de cette nouvelle recrue. Elle n'est pas nette. Soudain, ils s'arrêtent ! Derrière eux, un panier rempli de vivres est apparu. C'est trop beau pour être vrai. Les jeunes garçons laissent leur estomac parler et se ruent sur le panier. Blanchette revient du puits, quand elle aperçoit sur le toit d'une maison, une silhouette effrayante, encapuchonnée, qui ressemble à la mort... Dans sa main, elle tient une sorte de canne à pêche, au bout de laquelle pendouille un panier de nourriture. A l'intérieur, les garçons que Blanchette connaît semblent endormis. La jeune fille tente d'inciter la silhouette à reposer ses amis, en vain. Celle-ci s'éloigne, capturant les garçons... Blanchette ne peut rester inactive. Elle appelle à l'aide et un chevalier arrive. Il est en manque d'aventures, il doit faire ses preuves. Ensemble, ils vont poursuivre l'abominable créature qui se dirige vers la Dent du chat.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Fabien Vehlmann débute avec Jean-Baptiste Andreae une nouvelle série dans un univers aussi beau que terrifiant. Dans ce premier volume, les auteurs immergent le lecteur dans un conte horrifique. Les éléments du conte classique sont réunis ainsi que des références à des histoires bien connues : un petit côté Jack et le haricot magique ou encore une inspiration du Petit Poucet. Attention cependant : ce conte cruel est à destination des ados-adultes et non pas du public jeunesse. Certaines illustrations très crues ne sont pas adaptées au jeune public. La petite Blanchette intègre un groupe d'enfants de son âge, tous un peu perdus, en marge de la société. Tous les garçons de ce groupe vont être capturés grâce à une ruse d'une créature redoutable, qui fait son marché pour alimenter la cuisine des ogres. Bien que frêle, Blanchette se donne pour mission de sauver ses amis. Elle va échapper aux pires atrocités qui se déroulent dans l'enfer de la montagne de la Dent du chat. Graphiquement, c'est une véritable prouesse, qui mélange un univers sombre et effrayant, où la fantasy et le fantastique prennent place. Andreae maîtrise sa palette de couleurs et fait voyager le lecteur en s'inspirant des illustrations de Gustave Doré, d'Arthur Rakham et d'Edmund Dulac. Côté scénario, Vehlmann renoue avec les traditions du conte, tout en apportant un souffle de modernité, sans cacher les atrocités de l'histoire. Ce premier volume auto-conclusif inaugure un triptyque.
