L'histoire :
Senga est une jeune orpheline habitant la tribu des femmes. Toutes ses sœurs de clan la déteste, suite à l’ancienne trahison de sa mère à la horde de Kundelugu. Senga part chasser les grandes proies hors du territoire du clan, ce qui est formellement interdit. Lors de cette escapade au cœur de la forêt, l’intrépide jeune fille tombe sur une femelle grand corne et la tue. Pour la punir, les maîtres du clan des hommes la condamnent à prendre soin du bébé grand corne laissé à l’abandon dans la forêt. Progressivement, la jeune fille s’attache à l’animal et le surnomme affectueusement « Kifaru ». Senga est en conflit permanent avec la Shaman. Cette dernière décide, pour se venger, de lui imposer le rite du Kidzoyiéga avant l’âge requis : l’excision. En plus de cette terrible annonce, la Shaman lui ordonne de tuer son compagnon Kifaru. Bouleversée, Senga se sauve avec son ami et part à la recherche de sa mère. Après la traversée d’une région désertique, Kifaru, assoiffé, se précipite vers un lac et se retrouve empoisonné par de terribles esclavagistes romains...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sanguine est une BD intéressante par le choix de l’auteur de confronter la culture africaine et la culture romaine dans l’exotique décor de l’Afrique sub-saharienne. Senga, une héroïne féministe, combattant l’excision et vivant de folles aventures avec son ami rhinocéros, est une idée qui fonctionne bien. Malheureusement, de nombreuses ellipses laissent le lecteur avec trop d’interrogations... Alcalà illustre Sanguine avec une majorité de dessins aux tons ocre et... sanguins, évoquant du premier coup d’œil la savane africaine, mais qui malheureusement manquent de nuances. Une plus large palette de couleurs aurait du être préférée afin de dynamiser l’ensemble de l’ouvrage qui paraît ici un peu fade. Sanguine est annoncé comme le premier tome de l’histoire de cette héroïne à la peau d’ébène. Espérons que la suite nous éclairera sur les nombreuses parts d’ombres de son histoire. Soulignons enfin que cet ouvrage est édité selon un biais participatif, un projet suivi et co-financé par 394 édinautes.