L'histoire :
C’est le 44ème meeting de la société Trépas. La directrice de la zone Ouest prend la parole pour récompenser les lauréates du premier prix semestriel. Pauline, Magali et Arlette sont ainsi invitées à monter sur scène, au grand dam d’une opératrice, Evelyne, qui a remis le même nombre de cartes noires qu’Arlette et vit assez mal le fait de ne pas être récompensée. Elle attend la fin de la cérémonie pour aller trouver Yvonne et lui dire ses quatre vérités. Finalement, elle apprend qu’une des cartes qu’elle a donnée n’a pas été validée à cause d’une infirmière zélée. Et il y a l’affaire Bavasse… Si elle l’avait conclue à temps, elle n’en serait pas là. Fichu Bavasse, elle s’est bien faite avoir avec cette satanée partie d’échec perdue, suivi d’un déménagement qui a mené le bougre hors de sa zone de compétence. Bien sûr, il est interdit de consulter sa fiche pour avoir sa nouvelle adresse, respect de la vie privée oblige. Yvonne reçoit alors un appel téléphonique qui l’éloigne de ses affaires. Il n’en faut pas plus pour qu’Evelyne fouille dans son sac et dégotte l’adresse de Bavasse. Elle apprend qu’il est marié et qu’il a un fils scolarisé à l’école primaire Louis Pasteur en CE2 B. Pendant ce temps, un bus scolaire s’arrête devant le cimetière et y dépose Joëlle, qui entre dans la maison située au fond de celui-ci. Sa mère n’est pas là, elle a laissé un mot expliquant que son repas est au frigo. La jeune fille parie avec Epitaphe (son teckel) qu’au menu ce sera hamburger ou pizza… Bingo ! C’est hamburger. Elle donne la viande au chien et le pain à Edgar (son oiseau) puis se fait réchauffer des lasagnes au tofu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cruelle Joelle, imaginée par Davide Cali et dessinée par Ninie, est une amusante histoire qui mêle industrie de la mort et bons sentiments. Evelyne et sa fille vivent seules dans la maison d’un cimetière. La mère est obnubilée par son métier qui consiste à distribuer des cartes mortelles à ceux dont l’heure est venue. Ce travail très prenant fait que Joëlle est une enfant autonome et blasée, qui aimerait bien connaitre son papa, lui aussi dans l’industrie mortifère, d’ailleurs, ce qu’elle ignore. Le scénario situe l’action entre le monde des enfants et celui des adultes, entre le monde réel et l’infernal, en soulignant au passage combien les gens sont seuls malgré la société grouillante qui les entoure. Le trait enfantin porte un peu de l’univers de Fantômette et permet de jouer avec ces thèmes d’adultes, peu courants dans les livres d’enfants. Autre thème central : les familles monoparentales, autour desquelles tourne l’intrigue, qui raconte un peu cette réalité souvent difficile à accepter pour les enfants (et les parents). Cruelle Joelle aborde donc des questions sociétales en ajoutant ce qu’il faut d’étrange pour susciter l’attention et donner à l’intrigue sa dimension bédienne.