L'histoire :
Un petit village japonais connait une terrible sécheresse, comme il n’en a pas vécu depuis des siècles. La terre des rizières se craquelle, les habitants se rationnent et les bébés sont menacés d’épuisement à court terme. La famille de la petite Meï est catastrophée. Le petit frère Shinji hurle de faim et ses parents n’ont presque rien à lui donner à manger. Le grand-père impute cette situation au dragon de la pluie, le terrible Tatsu, qui s’est sans doute encore disputé avec Amaratsu, la déesse soleil. Tatsu a du se réfugier dans sa grotte et il attend désormais que sa colère retombe pour en sortir. La petite Meï entend cela et décide d’aller parler à Tatsu pour le convaincre de sortir de sa tanière. Le père refuse catégoriquement que sa petite fille prenne de pareils risques ! Le chemin jusqu’en haut des lointaines montagnes est beaucoup trop périlleux… et ces explications ne sont que des légendes insensées. Cependant, Meï est bien décidée à aller parlementer avec Tatsu. Au milieu de la nuit suivante, alors que tout le monde est endormi, elle part…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Précisons d’emblée : Tatsu, le dragon de la pluie n’est pas une bande dessinée, mais un conte illustré. Nous le chroniquons ici, car les dessins qui illustrent l’entrée de chacun des 23 chapitres ont été réalisés par Mazan, qui lui est beaucoup plus connu des amateurs de BD. Les fans de sa griffe semi-réaliste élégante regretteront peut-être que l’artiste n’ait pas plus largement mis son art au service de l’histoire… Tempérons en reconnaissant que son travail se trouve être un juste milieu entre la nécessité d’illustrer et le pouvoir autonome d’évocation du conte. Ce petit ouvrage souple au format carré délivre alors sur plus de 100 pages une fable asiatique pour enfants, très agréable, romancée par Eric Wantiez. Elle met en scène une fillette, qui prend son courage à deux mains pour demander au dragon de la pluie d’arrêter de générer la sécheresse qui affame son peuple et menace son petit-frère. La morale met ici en exergue le dépassement de soi, l’abnégation et le respect de ses promesses. Les mots sont simples, les phrases limpides. L’ouvrage pourra être tout aussi aisément lu par les enfants à partir de 7 ans, que par les parents mus par une démarche d’accompagnement vers la sieste. Un petit cahier final décrypte sur la mythologie shintoïste et ses kamis (des dieux), qui servent ici l’histoire. Une belle découverte…
