L'histoire :
Quelques minutes après leur discussion sur l’AI Shaÿn, Nitaar s’aperçoit à quel point Swidzernaiv manque à Tessa. S’apercevant de son émoi, elle en profite pour lui conter l’histoire de la Légion Pourpre, objet et sujet de multiples craintes et dont personne n’aime parler. La chute de la légion pourpre est liée à un Agent Intergalactique (AI), Cal'Han, dont le destin voulut que ce soit le corps d’armée qui ait mis son monde à feu et à sang. Recueilli en son sein, encore bébé, après l’extermination de son espèce, celui-ci, seul rescapé, ne pleurait pas ! Elle voulut faire de lui un légionnaire, elle parvint malgré tout à en faire un homme, mais sa destinée était autre. Enfant, Cal’han est pris à parti par Kenyr, qui se croit supérieur à lui, car il est un gêne pur, enfant de légionnaire. Au contraire, Cal’han qu’il considère comme un gêne impur, est issu de mondes colonisés. D’incessantes querelles les opposent à bord de l’Eclipse, leur vaisseau construit autour d'un soleil mourant. Sous les conseils de Maître Tylem, leur précepteur dans l’arpent du chemin du drogma, ils apprennent tous deux patiemment l’histoire du dieu de la guerre, Karnac, symbole de la légion pourpre et sauveur de l'Av-ëugg'. Un temps opposés, puis concurrents, les deux enfants devenus adultes sont désormais amis. Mais leurs voies bientôt se séparent : Cal’Han sera un AI aux ordres du Pluriconsulat. Que va t-il advenir après que les consuls aient déclaré la Légion pourpre hors-la-loi, préférant la diplomatie aux méthodes guerrières ? Quel sera donc le rôle de Cal’Han, légionnaire de cœur et AI de raison ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévu initialement en triptyque, Cal’han se déploiera finalement en diptyque, abordant l’histoire de la terrible et mystérieuse Légion pourpre. Pour ce faire, c’est Jean-Luc Cano (Zak Blackhole), déjà scénariste du tome 3 de la série (Shaÿn), habitué aux scènes cinématographiques, qui prend les rênes du scénario. Après Anne Rouvin, il est épaulé cette fois-ci au dessin par Geyser, entre autre auteur de la trilogie Omnopolis. Le rendu de leur travail est expert. Malgré leurs expériences a priori somme toute limitées, l’histoire est habilement écrite et fort bien mise en valeur graphiquement. Le scénario monte crescendo, sa construction se faisant par palier, au même rythme que l’évolution de Cal’Han. De nouveau, Cano nous offre un récit plus noir, plus dense, mais aussi plus mature qu’à l’accoutumée, qui colle parfaitement avec le tempérament des protagonistes et du sujet principal, la Légion pourpre. Et avec le talent confirmé et naissant de Geyser, les scènes d’actions et de combats engageant la Légion pourpre sont de toute beauté et d’une rare violence. Sa palette graphique est unique et explosive. Elle colle parfaitement aux récits de science-fiction, particulièrement dans ce tome aux expressions et ressentis des personnages, et aux décors dont certains sont magnifiques. Il donne vie à une histoire soutenue et rythmée, pour l’instant parfaitement maîtrisée. Sa mise en couleur est également parfaite. Seul petit reproche : l’utilisation systématique des logiciels d’effets. Mais, encore une fois, sa maîtrise donne un rendu sublime. Une première partie qui démarre sur les chapeaux de roue, et qui place la barre très haute. On espère une suite de même qualité…