L'histoire :
Sur la planète Na’ïr, la jeune Gelfÿn Enëa Tsa'yik a effectué son voyage onirique sur Kelyu pour y rencontrer son âme sœur, sa Ka-Neshama. Néanmoins, celle-ci ne se trouve pas sur sa planète, mais dans le vaste univers, et son destin est d’être une Tsuke, une solitaire pour le reste de son existence. Enëa décide alors d’échapper aux sœurs des larmes et à son destin : consacrer sa vie aux soins des malades et des blessés. Neuf ans plus tard, l’agent intergalactique Cal'Han est convoqué par les Consuls sur Exzoubal. Patientant, il assiste, incrédule, à ce qui aurait dû être la reddition de l'Omnigénéral Toras, des Légions Pourpres, mais qui n’est en fait qu’un piège du Pluriconsulat afin de l’éliminer. Mais Toras est toujours vivant, un kantomorphis ayant pris sa place. Le consul conspirateur explique alors à Cal'Han le véritable enjeu entre les protagonistes : convertir et faire adhérer les deux derniers systèmes de la bordure périphérique encore indépendants, plus particulièrement celui de Sienda-Rahim où se situent neuf planètes regorgeant de Terconium, la source d'énergie la plus précieuse de l’univers. Le consul décide d’y envoyer un nouvel émissaire, Enëa Tsa'yik, sous la protection de l’AI Cal'Han, avec pour mission la signature du traité d’entrée dans le Pluriconsulat…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ames sœurs conclut avec brio le diptyque pensé et élaboré par Jean-Luc Cano et Geyser, initié par Frères d’âmes. Nous espérions une suite à la hauteur du premier opus... nous ne sommes pas déçu ! Cano tisse encore une fois un récit plus sombre et noir qu’à l’accoutumée pour ces spin-off que sont 42 AI, mais qui s’adapte parfaitement à la typologie des protagonistes. Si le premier tome faisait la part belle à l’action, les sentiments prennent ici le pas sans omettre cependant un final détonnant. Le récit, à l’instar de son prédécesseur, reste soutenu et rythmé, et monte donc en puissance crescendo. Le scénario est parfaitement maîtrisé, l’histoire prenante, malgré cependant un florilège de repères, de lieux et de personnages abondants. Ce space-opera a pris sans conteste de la hauteur avec ce diptyque, porté par le talent des deux auteurs. Car Geyser, que nous avions découvert dans Omnopolis, y révèle une maestria graphique digne des grands, malgré un appel aux logiciels fréquent. Son talent se confirme de page en page, et le rendu est très réussi, entre les scènes d’action dynamiques et explosives, les décors grandiloquents et les ressentis des sentiments et expressions des visages. Cal'Han est sans conteste à ce jour la plus grande réussite de ce spin-off – un indispensable, dirons-nous – et l’on regrette presque que cela soit fini.