L'histoire :
Ses enfants partis, la guerrière Siamh s’apprête à passer seule un hiver dangereux. La neige présente le visage pâle de la mort. La neige et le froid qui figent l’instant et condamnent les faibles. La nuit tombée, la contrée appartient en effet aux créatures de l’astre lunaire. Quatre loups-garous, ni animal ni homme, monstrueux simplement, ont élu la belle comme leur proie. La guerrière les a sentis venir. Elle les attend l’épée à la main. L’un après l’autre, ils succombent. Siamh sait qu’afin d’en finir complètement, elle doit aussi les décapiter. Mais un en réchappe. La traque est remise au lendemain. Le jour levé, la bête tend un piège à son chasseur (…). Loin de là, au château de Gresholm, Arawn est désormais le maître. Il a conquis par le chaudron et par le sang la couronne. Une ultime hécatombe lors d’un banquet lui assure définitivement la primauté. Arawn pulvérise feu le roi Gresholm et lorgne maintenant sur sa reine, la volcanique Deirdre. La femme lui résiste et lui, se consume d’amour et de désespoir, ne sachant que faire. Finalement, un soir, il se glisse dans son lit et lui offre sa tête, si elle le veut…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture est avenante, équilibrée, peut-être même trop. Quant on connaît la qualité du travail proposé en intérieur par Sébastien Grenier, on en souhaiterait plus. Plus d’audace, plus de pleines planches, plus de proportions exagérées, plus de puissance à la vue ! A l’instar de certaines références du genre – comme les Chroniques de la lune noire à ses débuts – ou ce qui se fait outre-Atlantique façon super-héros. Sur le trait intrinsèque, rien à redire. Illustrateur de romans et jeux de rôle, Sébastien Grenier maîtrise à la perfection les codes de la fantasy. Son talent est criant et il est grand ! Sa qualité esthétique est pour beaucoup à l’intérêt que l’on porte à Arawn. Pour le reste, ce deuxième tome confirme les promesses entraperçues. Le récit écrit par Ronan Le Breton offre une narration posée et sûre. Le rythme est imposé par la seule voix « off » du maître des enfers – exception faite de l’emballement final entièrement dialogué. On le savait au départ : la série est un grand classique du genre. Une prophétie, un élu, une lutte fratricide que l’on voit poindre ici, de beaux guerriers bien dessinés, etc. Les codes sont respectés, côté graphique comme scénaristique. Un titre qui se destine aux amateurs du genre et qui le fait bien. Les liens du sang mettent à l’honneur l’amour d’un roi pour sa reine avant qu’il (l'amour) et elle ne disparaissent. Et, déjà, on attend la guerre, la haine – promise à la dernière planche – avec une impatience non-dissimulée…