L'histoire :
Domaine Rivendalwn. Par une belle journée d’été, une calèche longe la falaise attenante, traverse les sous-bois et parvient à l’entrée du château récemment rénové. Depuis un changement de propriétaire il y a 2 ans, la propriété a retrouvé une nouvelle jeunesse. Mademoiselle Jenna Mc Kalan est accueillie par le réceptionniste. La jeune femme, toute pimpante, habillée d’une superbe robe de soirée, a réservé une chambre pour une dizaine de jours, le temps de décompresser. La chambre est agréable. Après avoir défait sa valise, Jenna pose ses mains sur un miroir et Jim apparaît. Sa « moitié » ayant pris ses marques, c’est maintenant à lui de faire son entrée. Jim Mc Kalan se présente donc à son tour au réceptionniste afin de récupérer sa chambre – celle voisine (et communicante) de celle de sa « cousine », bien sûr. Habitués à ce petit jeu de chaise musicale, Jim et Jenna se partagent au mieux ce corps unique et le temps vécu. Au dîner, Jenna fait la rencontre du charmant Robert Hasting qui la complimente sur sa toilette. Puis, descendu prendre un verre, Jim fait la connaissance de la sculpturale Diane Nabolsky, habituée du domaine et – par bonheur pour notre ami – veuve de son état. Un bel homme, une déesse de jade : le séjour de Jim et Jenna au domaine Rivendalwn s’annonce sous les meilleurs auspices !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scénariste maison à succès, consacré auprès du plus grand nombre sous les traits de la divine Marlysa, Jean-Charles Gaudin écrit aussi – en compagnie de Cyril Trichet au dessin – les aventures de Jim et Jenna Mc Kalan, enquêteurs du crime et de l’Etrange. L’originalité du titre réside dans ses héros qui, sans partager la même apparence (et heureusement !), se partage un même corps et son temps vécu, passant de l’un à l’autre le temps d’un regard posé sur un miroir. La mécanique rodée depuis sept albums à présent, au rythme invariable d’un par an, Les Arcanes de Midi-Minuit bénéficie d’un visuel éprouvé à l’esthétique avenante et glamour. Un trait rond et pulpeux, des personnages aux formes généreuses et aux grands yeux séducteurs, des décors en somme simples mais aux couleurs soignées, étudiées et chaleureuses. Une histoire complète chaque fois. Bref, un package très vendeur. Rien à redire. Et pourtant, si l’idée de départ était ingénieuse, au fil des tomes, on a fini par tourner un peu en rond. A l’instar des physiques trop proches de Diane et Marnie, ici, ce « calibrage » trop parfait nuit. Un album, une affaire. Des débuts sages, puis l’incident, un fantastique qui progresse, l’action qui s’emballe et enfin l’envers du mystère révélé. L’Affaire Rivendalwn est emblématique du moule d’une intrigue qui se lit jusque dans son titre. Si la formule garantit au public un plaisir assuré a minima, à ne pas se renouveler, Gaudin et Trichet prennent le risque de lasser. Osez, messieurs ! Le fond est bon, les éléments originaux sont là, prêts à évoluer : reste à les mettre en mouvement !