L'histoire :
A Madrid, en 1865, des hommes fortunés et sans scrupules s’apprêtent à s’adonner à des rites sataniques. L’un d’eux a amené sa fille. Malgré les réticences des autres hommes, la présence de Perla est acceptée, à condition qu’elle reste sage et dans son coin… 16 ans plus tard, l’aventure continue pour la jeune femme, accompagnée de Meurs-Beaucoup, du docteur Labotte et de Sam, qui questionne Perla à propos d’une photo prise ce jour-là. La discussion roule, grâce à Meurs-Beaucoup, sur la transformation de Perla. Et le soir, le Docteur Labotte s’interroge sur l’intérêt de sa présence dans l’expédition. Perla lui explique qu’elle est à la recherche d’un chaman, Grand Serpent, un Delaware installé à la frontière du Texas. Elle compte sur lui pour lui ouvrir une porte sur un autre monde. Elle en a besoin, car à Madrid, 16 ans plus tôt, l’invocation a mal tourné : les hommes ont été mis en pièces par le démon appelé, qui a ensuite pris possession de la petite fille… Pendant que la jeune femme se remémore ces heures douloureuses et qu’elle s’apprête à vivre une nuit difficile, Sam et Meurs-Beaucoup se reposent à Red Rock, un village de ploucs bien blancs, et manquent d’être lynchés à cause de leur couleur de peau.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eric Corbeyran et Piotr Kowalski lèvent le voile sur ce triptyque assez spécial que constitue Badlands, une histoire aux confins du western et de l’horreur. On se demandait jusqu’alors ce qui poussait cette jeune femme belle et sexy, au tempérament de feu, à poursuivre des fantômes et des démons dans tout l’Ouest américain. On comprend enfin, grâce à ce dernier tome, une nouvelle fois efficace. Et si le lecteur restait un peu sur sa faim devant le peu d’implication des personnages dans le tome précédent, on a droit ici à des révélations croustillantes sur Meurs-Beaucoup et bien entendu, sur l’héroïne, qui en devient d’autant plus attachante, à défaut d’être inquiétante. Le scénar est efficace, sans temps mort et bizarre à souhait. Le séquençage est particulièrement agréable et permet un vrai échange entre le dessin et le texte. Ce n’est pas dommage, car le trait de Piotr Kowalski, fin et gracieux, enchante le lecteur jusqu’à la fin, et terrifie ses petites mirettes par le réalisme de ses démons. Brrrrrrrr. Les paysages du far-west sont toujours magnifiques, bien soutenus par les dégradés de rouge de la coloriste Aurore Folny. Ce tome conclut bien cette série originale, belle et agréable à lire.