L'histoire :
Deux frères, Sacha et Charlie, font une croisière en compagnie de leurs parents. Soudain, une terrible tempête éclate. Le bateau ne résiste pas à la force de la nature et sombre vers les tréfonds de la mer. Les deux frères échouent sur des rivages différents d'une île assez étrange. Dès lors, Sacha n'a qu'une obsession : retrouver son petit frère. Aidé par un perroquet porte-bonheur et un doudou, il va traverser la forêt enchanté. Le voyage n'est pas de tout repos. Des êtres fantasmagoriques violents et possédés veulent le tuer. Le peuple des Doudous, réputé pour être bienveillant, devient agressif et sans pitié, cela se voit à leurs yeux qui deviennent rouges. Charlie, de son côté, a rencontré une jeune fille, Rose, qui va le protéger contre une force inconnue et malveillante. Eux aussi vont devoir faire face à des peuples anormalement peu accueillants, comme les Akupunkts ou les Moaïs, devenus criminels en puissance. Il semble que quelque chose soit en train de modifier l'équilibre des lieux. Les retrouvailles des frères vont-elles permettre d'apaiser la colère des habitants de l'île perdue ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture nous donne un avant-goût de l'univers dans lequel nous allons nous plonger. Un monde riche, varié, coloré et peuplé d'étranges créatures. Les quatre personnages phares : Sacha, Charlie, Rose et la Bête, sont présentés dans une bulle au-dessus du titre. Ils vont se retrouver au cœur de cette incroyable aventure. L'île se met au diapason des émotions de Charlie, ce petit frère maltraité par son grand frère Sacha. En effet, on découvre que ce dernier n'a jamais hésité à l'humilier ou le torturer. A chacun de ses souvenirs, des loups-cauchemars sortent de son imaginaire et deviennent réels. La cruauté prend un vrai visage. Ce parti-pris est une métaphore élégante pour parler de la maltraitance et de ses conséquences, même si ici, elles ne sont pas visibles. Grâce à des scènes de flashbacks, Loïc Clément explique les situations qui ont conduit au chaos. L'amour et le pardon peuvent être une porte de sortie, à condition de savoir reconnaître ses torts. Le style graphique d'Anne Montel, qui n'est pas sans rappeler celui de Clément Oubrerie, ajoute beaucoup de douceur avec un joli travail à l'aquarelle. Grâce à l'absence de cases marquées, même si les couleurs vives restent présentes, on ressent la noirceur qui envahit l'île. Une parfaite adéquation avec le travail du scénariste. Derrière la noirceur, il est parfois possible que pointe la lumière. Chroniques de l’île perdue est un voyage inventif, magique et cruel, aux confins des peurs enfantines. Osez dépasser les frontières de vos craintes et ouvrez votre cœur.
