L'histoire :
Jacques de Molay attend son heure dans les geôles de l’inquisition. Il chante un Gloria Patri qui n’est pas du goût de frère Humbert. Celui-ci poursuit donc son interrogatoire envers le Gand Maître de l’ordre, accusé d’idolâtrie. Il demande des explications sur les pratiques blasphématoires de l’ordre. En effet, les templiers sont accusés d’adorer le Baphomet et d’imposer aux nouveaux venus de cracher sur la croix. Jacques défend l’ordre en expliquant que ces accusations relèvent d’une mauvaise traduction en langue d’oïl. En langue d’oc, « Bafomet » est une déformation de « Mahomet », mal traduite en langue d’oïl. Pour frère Humbert, cela signifie que les templiers adoraient « Mahomet ». Il n’en est rien… mais Jacques poursuit ses explications sur les accusations. Il parle notamment de celle concernant un Grand Maître, Guillaume de Beaujeu qui fût plus conciliant avec les Mahométans en Terre Sainte. Cet homme, nouvellement élu à l’époque, menait une politique en faveur des intérêts de ses parents. Les templiers l’ont attendu deux années avant de le voir en Terre Sainte, ce qui engendra une anarchie galopante dans les royaumes francs. De plus, les forces ennemies s’unirent sous la bannières de leur chef de guerre, le sultan Baîbars…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bruno Falba et Fabio Bono continuent leur épopée médiévale sur les templiers. Ce tome redémarre sur l’interrogatoire de Jacques de Molay par le frère Humbert. Le long flashback qui s’ensuit plonge le lecteur au cœur de la problématique, car il questionne sur les pratiques blasphématoires dont l’ordre fût accusé. Un vaste sujet, sur lequel de nombreuses théories sont nées pour comprendre la signification des révélations des templiers torturés à l’époque. Ici, par l’intermédiaire de Jacques de Molay, Falba avance une théorie intéressante traitant d’une faute de traduction entre langue d’oïl et langue d’oc (la dérivation de Mahomet, le prophète de l’islam, en Baphomet). De fait, Jacques narre sa jeunesse en Terre Sainte et revient sur le contexte géopolitique de l’époque, afin de bien cerner le fonctionnement des royaumes francs orientaux. La secte des Ashashins est également de la partie, dont les serviteurs jouèrent un rôle déterminant dans les guerres de croisades. Parfaitement dans le ton, le dessin de Bono, entre réalisme et fluidité, donne le rythme nécessaire. Pour le moment, cette épopée médiévale ne déçoit ni dans le fond, ni dans la forme.