L'histoire :
L’espoir revient sur Terre. Le nano-virus semble éradiqué grâce à l’action conjointe des scientifiques. En effet, le site sous-marin qui semblait être le point de départ du virus mortel a été détruit. Pourtant, les choses ne sont pas si simples. Pendant le carnaval de Venise, des oiseaux tombent de leur perchoir, morts de façon subite. Puis le virus se propage et décime en quelques secondes tous les fêtards déguisés. L’équipe scientifique d'Innerspace ne peut que constater les ravages de la pandémie et comprend que le nano-virus évolue très rapidement et qu'il a une capacité d’adaptation fulgurante. Bruce, Nathan, Andy et Lorraine tentent désespérément de trouver une solution. Mission quasi impossible, car un spécialiste en aqueduc a compris que la pandémie vient de l’eau qui semble être contaminée. Un signal enregistré provient d’Auckland : l’équipe d’Innerspace s’y rend pour essayer de trouver des survivants et – pourquoi pas – des réponses à leurs questions. Cependant, le risque est grand que le virus les touche eux aussi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le dernier tome de cette série catastrophe imagine qu’une pandémie décime Ta terre entière. Dès le départ, le ton est donné avec une représentation cauchemardesque du carnaval de Venise où les hommes tombent comme des mouches. La tension ne faiblit jamais (comme dans les autres tomes, d’ailleurs) à cause de ce terrifiant nano-virus sans précédent. La destruction et la mort sont représentées d'inquiétante façon. Plus fort que les zombies, l’épidémie ravage tout en quelques secondes, laissant des traces effroyables sur le corps humain. Cette vision infernale maintient le lecteur sous pression. On se demande comment les rares survivants vont pouvoir s’en sortir. Plus l’intrigue avance et plus l’espoir s’amenuise, tant la pandémie est forte. Pour s’extraire de cette horreur, il fallait une solution exceptionnelle. Stéphane Betbeder l’a trouvée et ménage une sacrée surprise à son lecteur. En effet, il joue sur deux temporalités distinctes : le présent apocalyptique et un futur étonnant. Entrecoupée de moments du futur, l’histoire bascule alors dans la science-fiction pure. L’écriture se fait de plus en plus étrange, avec des actions étonnantes comme des voyages dans l’espace ou des expériences scientifiques déroutantes. L’album devient métaphysique et offre quelques beaux moments. Ce brouillage temporel et cet imaginaire intriguant rappellent même certains passages de 2001 l’odyssée de l’espace. On pourra certes trouver que le propos est parfois tortueux et difficile à suivre, mais c’est à l’image de ce fameux nœud de Möbius où est emprisonné Nathan. La boucle est bouclée et le final est donc fort en inventivité et en originalité. Federico Pietrobon offre un dessin typique de ce genre d’histoires avec des couleurs ultra modernes, même si le tout est encore très figé et manque de vie. Une belle série SF, toutefois, très efficace et intelligente.