L'histoire :
Dans un avenir proche, un astronef fend l’espace vers la terre, pénètre dans notre atmosphère et plonge dans l’océan, au niveau de la fosse des Tonga. Dans les jours qui suivent, l’humanité est confrontée à d’étranges phénomènes touchant la faune. Tout commence lorsque le PDG d’Innerspace inaugure en grandes pompes son Ocean Orbiter, un gigantesque navire scientifique dédié à l’étude des milieux océaniques. Ce jour-là, les invités remarquent à travers les baies vitrées sous-marines que la totalité des poissons qu’ils voyaient évoluer disparait subitement. Puis un banc géant de méduses attaque une ferme d’élevage de saumons en Ecosse. Puis le jet privé qui rapatrie 3 jeunes scientifiques d’Innerspace est attaqué par une nuée d’oies sauvages. L’un d’eux, Nathan O’Boyle, parvient à poser l’appareil en catastrophe à Hawaï, leur destination. Dans les heures qui suivent, se tient une réunion de crise : la faune devient folle un peu partout et le point d’origine se trouve tout au fond de la fosse des Tonga, où Innerspace a justement une base profondément immergée. Malgré ses réticences, en raison de ses relations intimes « délicates » avec Madison, une autre scientifique qui habite à ce moment la base, Nathan est envoyé sur place…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce thriller d’anticipation prévu pour couvrir 3 tomes, l’humanité est menacée par une révolution originale : le monde animal tout entier s’en prend soudainement à lui. Aussitôt, on se remémore le célèbre film d’Hitchcock, Les oiseaux… Mais les intentions de Stéphane Betbeder dépassent ici largement le cadre de l’effet d’épouvante gratuit. On peut notamment en traduire comme un écho du catastrophisme écologique (légitime) actuel… Or dès l’entame du récit, il semble surtout que l’origine de cette rébellion soit officiellement extraterrestre. Il est cependant encore trop tôt pour appréhender cet aspect du scénario, mais on appréciera la double lecture. Ce premier tome met donc surtout la problématique en place, avec moult agressions animales spectaculaires : méduses, oiseaux, baleines, requins… Si nos amis mammifères se tiennent sages pour le moment, c’est que la thématique océanique prime. Les jeunes héros scientifiques concentrent en effet leurs interventions sur la fosse des Tonga, dont le point le plus profond se nomme Horizon Deep. En marge de cette énigme pré-apocalyptique de fond, les personnages ont en outre quelques contentieux intimes à démêler entre eux. Mais ce « paramètre » ressemble pour le moment à un prétexte destiné à étoffer leur psychologie. Peu importe, l’important est ailleurs. Les attaques surviennent toujours aux abords de l’océan, ce qui donne l’occasion à Federico Pietrobon de mettre en scène, via un style graphique ultra-réaliste, de vastes et jolis paysages panoramiques, au-dessus et en-dessous du niveau de la mer. Le dessinateur, qui n’est pas avare en détails et en éléments technologiques, s’appuie semble-t-il sur une documentation bien garnie…
