L'histoire :
A Venise, la peste fait des ravages parmi la population. Les autorités décident même de bloquer les entrées et sorties. A l‘aube, deux ramasseurs de cadavres viennent chercher les corps des habitants tombés ici et là. Tandis qu’ils s’affairent à leur répugnante besogne, ils découvrent un étrange navire amarré dans le port. Effrayés mais intrigués, ils s’aventurent dessus. Un constat se fait rapidement : ils sont sur un bateau-fantôme. Ce dernier a en fait été envoyé par un des Doges, Niccolo Contarini, à l’attention du professeur Pellegrini. Prévenu de cal, cet éminent chercheur part donc l’explorer et découvre en plus d’un livre ayant tout l’air d’avoir des pouvoirs destructeurs, un monstre prisonnier d’une cage. En voulant ramener cette bête à son laboratoire, celle-ci meurt, après avoir poussé quelques râles. Pelligrini fait alors emmener le corps afin de l’autopsier, avec l’aide de son élève Angelo. Celui-ci commence par mesurer les différents membres et regarde la dentition du monstre. Or, au moment où il plante une lame pour ouvrir le thorax, la bête se met à crier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il arrive parfois que des sportifs soient en deçà de leur performance habituelle. Il fallait bien que cela arrive à Christophe Bec… L’auteur, qui multiplie depuis quelques années les séries horrifiques à succès, nous propose cette fois un scénario plus ou moins indigeste, en compagnie de son collègue et ami Stéphane Betbeder. En effet, si la trame de Deus est globalement intéressante, le principal souci de cette mise en bouche provient d’une construction narrative multipliant de manière inutile les personnages et les allers et retours incessants entre eux. Le rythme est d’autant plus bancal que certains passages s’enchaînent brusquement, comme si le nombre de cases ne suffisaient soudainement plus à narrer le scénario… Ce qui serait fort étonnant, étant donné que la pagination est plus grande qu’à l’accoutumée (56 planches). Ce problème est flagrant durant les dix premières pages qui cumulent à elles seules ces deux défauts. La suite s’améliore, mais certains passages n’évitent pas l’ennui, du fait de dialogues nombreux et souvent dispensables. Les dessins de Paolo Mottura contrebalancent les mauvaises appréhensions de l’histoire par un rendu convaincant, aussi bien quant aux courbes employées que concernant les choix colorimétriques. Ce Deus devait à l’origine sortir chez Les Humanoïdes Associés… La maison d’édition connaissant une mauvaise passe, il parait aujourd’hui chez Soleil. Dommage pour l’éditeur toulonnais qui ne récupère pas là le meilleur titre de Bec. Heureusement, dans leurs bagages, ils emmènent également Le temps des loups et Pandémonium, dont les suites devraient transformer l’essai. Espérons…
