L'histoire :
Le 7 mai 2010, la jeune superstar de la chanson, Brittany Spice, pète un câble. Au terme d’une course-poursuite avec la police à travers les rues de Los Angeles, elle encastre son 4x4 dans une autre bagnole. Elle en sort à poils, un gros flingue dans une main, une enveloppe dans l’autre, qu’elle glisse dans une boîte aux lettres. Avant de remonter en voiture pour se faire une injection d’héro, elle flingue un paparazzi en plein crâne… et se suicide finalement en se tirant une balle. Angela Falcone, une inspectrice de police sexy surnommée « Miss shérif », arrive tout juste pour constater le décès. Le 11 août de la même année, c’est au tour de Virginia, une autre superstar (quadra), d’avoir un gros souci : alors qu’elle est en concert à Boston, ses deux enfants sont kidnappés dans leur demeure de Beverly Hills, malgré un service de surveillance bien verrouillé. Une inscription laissée sur le mur promet leur exécution le « jour de la vierge »… soit 4 jours plus tard ! De nouveau, Miss shérif est en première ligne. Elle interroge la nounou éplorée mais subit le mépris de la star, qui ne fait confiance qu’à Paquita Ibanez, sa chef de la sécurité. Evidemment, des hordes de fans et de paparazzis font le siège de sa villa… d’autant plus que le ravisseur a pris soin d’envoyer des clichés du rapt à la presse people ! Or, en marge de ces photos, se trouve aussi un cliché sulfureux de Virginia en train d’embrasser Brittany Spice…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bienvenue dans le vertueux microcosme des peoples de Los Angeles ! Dans ce nouveau polar en diptyque orchestré par Valérie Mangin et Loïc Malnati, les personnages de Brittany Spice et Virginia font évidemment penser à Britney Spears et Madonna, des références à peine dissimulées et ancrée dans la conscience collective des lecteurs. Les deux stars ont authentiquement provoqué des images sulfureuses, pour s’en servir sur le plan marketing. Néanmoins, ici, Valérie Mangin ne cherche pas exactement (pour le moment) à stigmatiser le jeu médiatique des stars avec la presse à scandale. L’intrigue se concentre plus sur les aspects thriller, que l’on découvre notamment à travers les pensées sombres des protagonistes… féminines. Car comme l’indique le titre, tous les personnages clés sont des femmes et elles ne sont pas spécialement tendres ! Des cadres de couleurs différentes distinguent ainsi les pensées en voix off d’Angela, de Virginia ou de… la ravisseuse (ce n’est pas un secret, puisqu’on vous a dit qu’il n’y a que des femmes), renforçant le sentiment de malaise. En accord avec les encrages réalistes appliqués de Loïc Malnati, ce biais narratif louche aussi furieusement du côté de Charles Burns, ce qui n’est pas pour nous déplaire, étant donné le registre. Suivant un canevas scénaristique bien huilé, on se laisse donc gentiment trimballer par l’enquête d’Angela, qui se heurte aux caprices de l’insupportable star et aux règles de ce monde où les apparences priment sur les compétences. Pourtant, elle est flic avant d’être bien roulée et elle compte bien le prouver ! Les importantes révélations des dernières planches permettent doublement de nourrir le lecteur, avide de tout comprendre, et donnent diablement envie de découvrir le second tome annoncé (déjà) pour septembre 2011.
