L'histoire :
Il était une fois la cité d’Amporche où était accostée l’université flottante de magie, sur la planète Amphel. En son sein, de jeunes élèves apprennent les rudiments de la magie, sous l’égide de l’éminent professeur Loxullio, passé maître dans l’art de réaliser des élixirs. Utilisées à bon escient, ces potions permettent aux mages de « fixer la réalité », dans un monde qui a tendance à perdre de sa matérialité. En tout état de cause, Loxullio est bien plus doué pour inventer des élixirs que pour imposer son autorité à Tolriq, un jeune homme plus intéressé par la gente féminine que par les études. Il a beau tripler son année, il n’a d’yeux que pour la princesse Murmillia, petite peste récemment admise en cours et protégée à chaque instant par sa garde du corps personnelle, Faude. Soudainement, une porte tridimensionnelle s’ouvre dans les égouts de la ville, laissant déferler une multitude de monstres sanguinaires. La cité est aussitôt mise à sac et à sang. Tolriq, la princesse Murmilla et Faude ne trouvent leur salut qu’en s’embarquant dans une bassine de lavandière. Ils rejoignent alors un rivage proche, où deux nouveaux membres viennent grossir la petite troupe : Fofnir, un ami cuisinier de Tolriq et Arg son glupion, une curieuse bestiole pleine de ressources…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Christophe Arleston, le scénariste de Lanfeust de Troy, lance une nouvelle série d’heroïc-fantasy en compagnie d’Alberto Varanda, le talentueux dessinateur qui abandonne ses séries après le premier tome… (La geste des chevaliers dragons, Paradis perdu…). L’effet d’annonce est un peu disproportionné au regard de cet épisode pilote guère original. L’univers héroïc-fantasy mis en place par le génial scénariste est archi rebattu : des créatures infernales, une école de magie, un élève cancre qui va se révéler, une quête bâteau, de jeunes héros qui ne s’apprécient pas au début mais qui finiront certainement par rouler dans le foin… En plus, l’humour tant appréciable sur Lanfeust ou Trolls de Troy n’est pas au menu. Arleston se borne donc à rythmer avec savoir-faire une aventure bon enfant, sur laquelle plane l’ombre d’Harry Potter. De son côté, Varanda met le tout en relief avec son talent habituel, et une forte tendance à exagérer les mèches des cheveux. En ce sens, le plus réussi - et la bonne trouvaille de la série - se trouve être le dédale architectural du palais ubiquiste, lieu central sur lequel donnent les portes tridimensionnelles, largement inspiré de la célèbre lithographie d’Escher (l’escalier impossible, « relativité »). Pour le reste, pas de quoi fouetter un glupion…