L'histoire :
Son père, Roi des Arden, vient de mourir. Erwal, son fils ainé, jadis banni pour avoir défié la parole du souverain, réclame le droit de revenir sur ses terres pour au moins assister aux funérailles. Swull le vieux druide n’est pas tellement d’accord. Mais seul Yslain le nouveau Roi, frère cadet du banni, peut en décider. Pour l’heure ce dernier tente de réveiller la mère des racines et ainsi espérer que l’arbre de vie s’éveille enfin pour donner naissance à une Sylve. Mais si la mère des racines accepte d’échanger avec le jeune Roi, c’est avant tout pour le mettre en garde : elle pense que la mort du père d’Yslain n’est pas accidentelle. Aussi ne veut-elle pas confier au jeune souverain les secrets ancestraux et lui demande d’attendre encore trois jours pour venir la retrouver. Yslain accepte alors la venue d’Erwal son frère. Il se sent redevable et regrette n’avoir pas osé jadis prendre son parti : une vieille histoire de fiançailles forcés de leur sœur avec le pire ennemi du clan des Arden pour gagner la paix. Une histoire que personne n’a oubliée et dont la plus triste des issues est prête à se révéler. Au moment même où les cendres du vieux roi mort semblent capables enfin de féconder l’arbre de vie pour une incroyable naissance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Les Exilés d’Asceltis, c’est au tour d’Elya, un des personnages phares de la série-mère, d’enrichir par sa genèse l’univers des Brumes d’Asceltis. A quelques années de l’intrigue originelle, nous voici donc transportés en territoire Scent, chez les Arden, à la mort de leur Roi. Vengeance et trahison familiales, légendes et magies, action à velléités épiques, auront ici pour juste charge de planter les jalons. Et évidemment, de porter notre attention sur la belle guerrière Sylve. Pour l’heure peu active, elle se contentera d’être « expulsée » de l’arbre de vie et de prendre la fuite, traquée comme une bête sauvage… Tout est donc là qui frémit à peine, mais qui est parfaitement posé : classiquement, simplement, allègrement codifié, mais absolument divertissant. On imagine d’ailleurs assez facilement – sauf malices scénaristiques à venir – où tout ça nous mènera. Pourtant, une véritable petite épice retiendra notre attention : le Seigneur Fushu. Etonnante copie conforme du Rige, l’intriguant personnage de La quête de l’oiseau du temps, et probable futur mentor d’Elya, il réunit quantité d’atouts pour dynamiser avec jubilation la série. Graphiquement, Giancula Maconi s’approprie habilement cet univers de fantasy à l'origine mis en mouvement par Jean-Luc Istin. Sans une excessive virtuosité, mais en respectant les codes et en se mettant très convenablement au service du scénario. Bref, classique pour le genre, mais divertissant et capable, au regard de ses protagonistes, de nous ferrer pour quelques épisodes au moins.