L'histoire :
Planète M 312. Il y a bien longtemps, des enfants vivaient dans l’obscurité d’un lieu clos qu’ils connaissaient par cœur. Or, des extraterrestres agressifs sont venus en prendre possession en dévorant tout ce qui bouge. Seule la lumières des lampes semblait pouvoir les faire reculer et les blasters les tuer. Mais au fil du temps, l’énergie et les ressources commencèrent à manquer. C’est ce qui a amené trois bandes rivales d’adolescents, les Wolves, les Bears et les Crazes à se rencontrer et à s’allier pour leur survie, avant de partir à la découverte du monde extérieur. Tout un monde à découvrir ! Au fil de leurs explorations, les jeunes gens s’aperçoivent que la Planète M 312 n’est pas complétement déserte comme ils le pensaient. En effet, des soldats extraterrestres, des colons aliens et des humains tentent de s’adapter à ces contrées hostiles et s’affrontent… ou bien s’allient pour cohabiter. Cependant, les seules bioweapons disponibles n’obéissent qu’à la seule loi de leur programmation : annihiler toute vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Enemy surfe allègrement sur le thème du survival d’adolescents en utilisant des grosses ficelles et des situations peu originales et pour tout dire simplistes. Dès les premières pages de ce premier tome, on ne donnait donc pas cher de cette collaboration entre le scénariste Ange (La Geste des Chevaliers Dragons) et la dessinatrice Ornella Savarese (Buffy Contre les Vampires). Or mine de rien, au fil des pages de ce scénario futuriste, Ange développe beaucoup ses personnages et dévoile ici et là des sous-intrigues plutôt bien pensées avec, en toile de fond, pas mal de questions intéressantes, comme la recherche de ses propres racines, le besoin de (sur)vivre en communauté ou bien les croyances religieuses. Et même si on sent qu’Enemy cherche à ratisser un large lectorat en puisant ses influences du côté du cinéma ou de la télévision (on pense notamment à Alien, Le Labyrinthe, Planète Hurlante, Hunger Games pour le grand écran ou bien à Les 4400 ou The Walking Dead pour la petite lucarne), il faut bien avouer que l’ensemble tient plutôt bien la route malgré des ressorts éculés... mais qui ont déjà fait leurs preuves ! Du côté des dessins, Ornella Savarese a opté pour une approche graphique taillée pour les plus jeunes et des ados, notamment dans la représentation des visages des personnages. On sent que ses travaux sur l’univers de Buffy ne sont pas loin... De même, l’utilisation de traits fins et détaillés permet une lecture très fluide et ce, même lors de scènes d’action. Pour ne rien gâcher, les couleurs plutôt froides apportent pas mal de relief à l’ensemble et collent parfaitement aux ambiances survivalistes et futuristes du récit. En définitive, on n’attendait pas grand-chose de ce premier tome d’Enemy, mais force est de constater que le tandem Ange / Savarese a su donner pas mal de corps à cette histoire peu originale au départ, mais plutôt accrocheuse, au final. C’est un bon début. Vivement la suite !