L'histoire :
En 1466, dans une ville de France en pleine effervescence, une jeune fille n’a pas froid aux yeux. Elle tente de survivre et parvient à voler une bourse bien garnie à un bourgeois. Cependant, elle est aussitôt repérée et doit s’enfuir à toutes jambes. Dans une ruelle, elle croise un homme solitaire. Ce dernier la sauve mais se montre peu bavard. Son nom : François, un mystérieux vagabond qui refuse de donner son identité et se fait donc appeler « François sans nom ». Il se rend chez un sculpteur de gargouilles. Il ignore que la jeune fille le suit. Lorsque François s’en rend compte, il tente de chasser l’encombrante fillette, mais son maître sculpteur accepte de l’héberger si elle travaille pour lui en diverses tâches ménagères. Petit à petit, la voleuse Félyzée se confie sur son passé : ses parents ont été horriblement assassinés par des Coquillards. François cache sa surprise et sa colère, car lui aussi est à la recherche d’un groupe de Coquillards…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La mise en place de cette aventure historique se concentre sur un point méconnu du XVème siècle français. En arrière plan, les personnages principaux sont en effet à la recherche de dangereux « Coquillards ». Parenthèse culturelle : à l’époque, les Coquillards sont des brigands de grand chemin, membres de « la Coquille » qu’on a ensuite assimilés aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Le contexte historique est toutefois très discret et il est beaucoup plus fait référence à la vie quotidienne du pays qu’à de grandes dates. Ainsi, les auteurs s’appliquent à incarner l’après-moyen-âge dans une ville française : misère sociale, cour des miracles, religion forte et conservatrice, exécution publique… La peinture est assez réaliste, d’autant que les encrages de Marco Bianchini sont plutôt réussis. Avec profusion de détails et un décor majestueux, les personnages sont marqués grâce un trait viril et fort, qui rappelle par moment celui de Swolfs. On pourra tout de même regretter une coloration un brun moderne, qui casse un peu la plongée dans le contexte d’antan. Le premier épisode se caractérise par des actions qui relancent le récit. François a tout du héros moderne, d’autant que son identité trouble laisse planer une incertitude : il n’hésite pas à s’opposer au dictat de l’Eglise et fera tout pour sauver ses amis. L’aventure est classique, sur fond de vengeance, et le tout se lit vite… voire trop vite. Cependant, il reste plusieurs questions en suspens, ce qui donne envie de découvrir la suite. Un début intéressant pour s’immerger dans une époque méconnue de notre Histoire…
