L'histoire :
Nouvelle Orléans, Louisiane, le Safari’s club est en ébullition. Le président, Sir Jonas Farragull, a rassemblé les membres très privés du club regroupant les plus riches mécènes de l’Etat. Alors que les médias relatent le phénomène naturel à l’origine du trou abyssal, par le témoignage du Vélox, seul équipage survivant au cataclysme, Farragull annonce la mise à la disposition de l’office naval des capitaux nécessaires pour lancer une expédition de recherche. Loin de là, à 2 000 mètres de profondeur, le sous-marin Fulgur est toujours coincé dans la grotte aux cascades. L’équipage doit se résigner à abandonner le navire, au grand dam du capitaine et responsable de l’expédition, le docteur de Claudian. A l’aide de chaloupes et de palans, ils arrivent à récupérer les vivres et le matériel pour s’installer au mieux dans la maison de Desnières et de Juana. Après quelques jours de récupération, l’équipe se sépare en deux pour explorer les lieux et trouver une issue. Un amas de terre attire l’attention de Maraval. En sillonnant les lieux, l’équipage découvre une cavité rocheuse qui pourrait être une issue. Ni une ni deux, Maraval tente d’escalader la roche jusqu’à l’orifice et se rend compte que ce dernier est un puits vertical sans fin. Pour l’équipage, soit ce puits est le tunnel vers la lumière du salut, soit c’est l’obscurité du néant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce tome résonne comme la fin du calvaire pour l’équipage du Fulgur et les nerfs des lecteurs. A force de traverser des cavités, d’explorer des lacs salins à 4 000 mètres de profondeur et de s’étouffer dans la moiteur des températures élevées du cœur de la terre, le lecteur risquait, comme l’équipage, de perdre toute motivation à continuer l’aventure. Les auteurs ont ciblé sur une histoire en trois tomes et ils ont vu juste. Dans ce tome, l’équipage du Fulgur n’avance plus beaucoup et le rebondissement principal concerne l’activation des forces internationales en surface. Hésitant entre résignation et espoir, les hommes engloutis commencent à perdre patience. Dans ces conditions, l’aspect psychologique du scénario a pris le dessus sur l’exploration et l’effort physique de l’équipage. La psychologie des personnages est mise en avant, certains perdent patience, d’autres ne perdent pas l’objectif de l’appât du gain et d’autres plus téméraires se lancent dans des initiatives personnelles parfois hasardeuses. C’est sur ce point que le scénariste Christophe Bec a bâti l’histoire de ce dernier opus et cela fonctionne plutôt bien. Sur le plan graphique, il n’y aurait pas assez de place dans cette chronique pour décrire le talent de Dejan Nenadov. Dans un style réaliste, l’album est vraiment superbe. Les cases sont construites par petites touches, trait après trait, avec énormément de détails. Si vous avez la chance de croiser ce dessinateur en séance de dédicaces, vous comprendrez la passion de cet artiste et le temps qu’il passe pour chaque case, son travail est titanesque sur les doubles pages. La série se termine avec ce dernier tome et elle mérite de figurer dans votre bibliothèque.