L'histoire :
Situé dans la ville romaine de Pompéi, le Ludus de Claudius Scipio Caper, le champion Lucius, s’entraine seul contre trois hommes. Il est le gladiateur vedette de la ville. Le public vibre à chacune de ses interventions. Il y a quelques jours, Lucius a annoncé à son laniste qu’il ne voulait plus se battre dans l’arène et qu’il souhaitait raccrocher. Son unique exigence est un ultime grand combat avant de partir. C’est bien mal connaitre Claudius Scipio Caper, qui n’envisage pas de perdre son meilleur élément, source de sa bonne fortune. Secrètement, Claudius met en œuvre un plan diabolique, qui sera son plus beau cadeau d’adieu. Quelques heures plus tard, le gladiateur Lucius est allongé dans le salon privé de la villa de Julius Actorius. Le maître des lieux a pour ambition de devenir tribun de la plèbe. Et pour y parvenir, il a besoin de la notoriété de Lucius. En échange, le gladiateur deviendra le gendre de ce dernier, en épousant la jolie et peu farouche Julia. Le soir couchant, une caravane s’arrête au pas de la porte du Ludus de Claudius. Un homme descend sous les yeux écarquillés du maître des lieux et de sa femme. Un colossale Numide, avec une histoire digne de la légende de Romulus et Remus, leur fait face. Cet homme sera, pour Claudius, le cadeau d’adieu de Lucius dans l’arène lors de son ultime combat.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les scénaristes Laurent-Frédéric Bollée et Alcante nous immergent dans un péplum ayant pour toile de fond la ville antique de Pompéi. Le récit est un chassé-croisé de trois personnages ayant un destin commun. C’est trivial pour des deux personnages qui sont père et fils caché. Par contre, le récit de ce premier opus n’est pas assez dévoilé pour identifier le point commun avec le troisième personnage paraissant tout droit sorti de la Bible et doté d’un « pouvoir », ou d’une faculté selon les sensibilités de chacun, que nous nommerons surhumaine. Assez éloigné du stéréotype de Spartacus ou du fameux Maximus Decimus, le récit de Lucius est particulier car l’homme va transiter de la gloire à la misère de la rue, en un seul combat. D’ailleurs, le proverbe : « la vengeance est un plat qui se mange froid » sied parfaitement au personnage. Dans ce premier tome, l’histoire de Lucius est mise en avant, alors que le récit des deux autres personnages n’est que peu dévoilé. Les scénaristes plantent le décor et développent le contexte avec beaucoup d’expériences, en distillant ce qu’il faut d’informations pour maintenir l’intrigue tout en piquant la curiosité du lecteur. De nombreuses pistes de développement de l’intrigue sont encore ouvertes pour le second tome. Difficile pour le moment de se faire une idée sur le point commun à l’ensemble des personnages. Au niveau du dessin, c’est l’argentin Enrique Breccia qui se charge de l’univers graphique de l’album avec l’appui de Sébastien Gérard pour les couleurs, particulièrement bien travaillées. Le trait est expérimenté, réaliste et pour certains personnages légèrement caricaturaux. Les décors et paysages sont très détaillés et fouillés. Malgré un découpage académique, l’ouvrage est fluide et la lecture dynamique. Ce premier tome pose les bases du récit et laisse l’intrigue ouverte pour la suite de la série. Une belle mise en bouche à découvrir.