L'histoire :
Hadj Moussa est fils de fossoyeur. Alors que son papa est en train de dépouiller un cadavre de ses chaussures, le macchabée se réveille et lui flanque une telle frousse qu’il en meurt. Djamel, le nom de l’ex-mort, est en fait habité par un Djinn plutôt désagréable. Cependant, parce que Hadj Moussa entend la voix du djinn qui parle dans la tête de Djamel, et pour se rattraper d’avoir mené au trépas son pauvre père, Djamel décide de prendre en charge le petit, au grand dam du djinn. Après lui avoir donné un bon bain, le premier de sa vie, il décide de trouver un bon professeur pour cet enfant totalement ignare. Djamel jette son dévolu sur Ibrahim, un poète juif musulman. Pour obtenir son accord, rien de tel qu’un petit tour de magie pour terroriser le nouveau professeur, qui s’empresse évidemment d’accepter. L’homme djinn recrute ensuite Ali, un homme à la force physique et au courage prodigieux, pour qu’Hadj devienne fort comme lui. Son éducation peut commencer !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Farid Boudjellal, l’auteur du très réussi Petit Polio, se spécialise décidemment dans les histoires d’enfant. Avec Hadj Moussa, il prouve si cela était encore nécessaire, qu’il connaît parfaitement son affaire dans ce domaine. On retrouve donc dans son petit héros, toute l’innocence et la candeur de l’enfance. Chose rare également, il parvient à nous faire ressentir la profonde amitié qui lie Hadj à Djamel, ou encore celle entre Ali et Ibrahim. En saupoudrant son récit d’un peu d’action et d’aventure, le scénariste nous mène, sans qu’on s’ennuie une seconde, à la dernière page de ce récit initiatique. Hélas, le dessin n’est pas toujours à la hauteur de ce scénario simple mais bien écrit. Il apparaît irrégulier, tantôt trop naïf, tantôt, bâclé, même s’il nous réserve quelques belles planches.. Et puis, on se laisse cependant transporter dans la Constantine du début du XXe siècle, ou sur des rivages par de chaudes nuits d’été. Un petit moment de fraîcheur.