L'histoire :
1349, couvent des augustines de Bolzano. Dehors, la peste fait des ravages. Les sœurs du couvent recueillent une recluse épuisée. A son chevet, la mère Yseut y découvre un étrange manuscrit et un crâne auréolé d’une couronne d’épines. L’effleurant des doigts, elle se retrouve en proie à une vision apocalyptique, sur le mont du Golgotha au moment de la crucifixion du Christ, lorsque celui-ci empli de haine devient l’image de Satan. Interrogeant la recluse rescapée, celle-ci lui explique que le manuscrit n’est autre que « l’Evangile selon Satan », récit du jour où le fils de Dieu a perdu la foi. De quoi provoquer la chute de l’Eglise ! Le manuscrit ainsi que les ossements de Dieu, doivent être protégés à tout prix de Caleb. La vieille sombre dans la folie et la possession… la mère est contrainte d’abréger ses souffrances. Yseut se retrouve de nouveau en proie à des visions atroces et voit les voleurs d’âmes menés par Caleb attaquer le fief des recluses. Mais il est trop tard, ils sont déjà là. Devant les atrocités et la barbarie démoniaque, elle s’emmure pour échapper à ses sœurs devenues zombies et servantes de Satan. « En ces saints murs l’ignoble voleur d’âmes a fait son logis, le sans visage la bête qui jamais ne meurt le chevalier du très bas » : tels sont les derniers mots gravés sur le mur. De nos jours, aux Etats-Unis, Marie Parks est une profileuse du FBI spécialisée dans la traque des cross-killers grâce à ses dons de médium. Sans doute n’avait-elle jamais imaginé avoir un jour affaire au plus cruel et barbare de ceux-ci : Caleb Le Voyageur. « Je vous salue Marie » : tels sont ses mots, lorsqu’il crucifie la profileuse… Mais Caleb n’est pas le seul ennemi : dans l’ombre, le Vatican ourdit une machination millénaire …
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'évangile selon Satan est l’adaptation en bande dessinée du roman éponyme et best-seller de Patrick Graham. Sur ce thriller à succès unanimement salué par la critique, la tâche du scénariste Antoine Maurel et du dessinateur David Cerquiera (alias Barkmann) est des plus ardues. L’auteur, séduit par l’adaptation de ces 2 auteurs, a sans doute été également bluffé par la magnifique couverture d’Olivier Péru, accrocheuse et inquiétante « en diable » (on ne peut s’empêcher de la rapprocher de celles du Troisième Testament). Bref, l’adaptation est réussie en plusieurs points : très fidèle au roman, elle restitue à merveille le climat pesant et glauque de ce récit ésotérique. Mené sur un rythme effréné, servi par un découpage dynamique, la folie fantastico-ésotérique de Graham est restituée fidèlement. Les visions de Marie sont effrayantes, mais les scènes du passé et celles mettant Caleb en premier plan sont d’une beauté diabolique, servies par le trait fin de l’auteur de L’Ombre de l’échafaud. Sans oublier la colorisation, qui met en exergue cette atmosphère oppressante et morbide. L’intrigue, bien évidemment parsemée de meurtres et de complots, a donc trouvé de bons serviteurs. La scène dans l’église en ruine est une merveille, et on n’oublie pas le « Je vous salue Marie » de Caleb, superbe en méchant effrayant, adressé à Marie Parks. On attend avec impatience le deuxième opus Et délivre-nous du mal de cette série prévue en 3 tomes, issue de la collection Les carnets secrets du Vatican.