L'histoire :
Hank, ancien membre de l'ordre des dragons, rencontre en rêve le fantôme de Madame Darmanson, une voyante appartenant au même ordre. Cette dernière lui annonce que l'holocauste est proche, mais qu'il peut tout empêcher en éliminant celui par qui tout arrivera. Cet individu sera en train de réaliser une aquarelle, dans trois jours, au parc du jardin anglais de Munich. Aidé par Wilson, Hank se rend donc à Munich. Il veut se racheter et éliminer celui que l'ordre surnomme « le pantin de Thulé ». Pendant ce temps, Daria Fulci donne un coup de main au policier Karl Steinberg, pour une enquête sur une étrange scène de crimes. En effet, sur trois victimes, deux ont été vidées de leur sang et la dernière a été brûlée à une température incroyable : il ne reste plus que son squelette. Étant donné la position des corps, Daria est persuadée qu'ils ne se sont pas entretués. Un meurtrier utilise pourtant rarement deux méthodes différentes pour tuer, surtout qu’il s'agit de méthodes improbables. Elle constate également que le squelette possède des canines prépondérantes, comme celles de certains animaux… Les corps sont ensuite transférés à la morgue pour être autopsiés. De son côté, Hank arrive à Munich et rencontre son contact, Élie Strauss…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On aurait pu s'attendre à un éventuel deuxième cycle… Jean-Luc Istin nous propose plutôt une préquelle à son Ordre des dragons, revenant sur la genèse de la série. On suit donc d'un côté Hank, un homme en quête de rédemption, dont le but est d'éliminer Hitler avant qu'il ne devienne le Führer et ne provoque la deuxième guerre mondiale. De l'autre, Daria Fulci, femme fatale au service des SS dans la trilogie, enquête ici en compagnie de la police allemande ; elle découvre petit à petit l'existence de l'ordre de Thulé, l'ordre des dragons, ainsi que leurs objectifs. Le récit est très agréable à suivre, grâce à une alternance efficace entre les deux personnages. Ce choix narratif permet également de croiser différents personnages découverts dans les trois premiers tomes (Ernst encore enfant, Madame Darmanson, le père d'Eva Wilson, Élie Strauss...). Le scénario est assuré par Istin himself, comme pour les autres albums, tandis que les dessins sont cette fois confiés à Elia Bonetti (et mis en couleurs par Simon Quemener). Dans un style réaliste, ses encrages appuyés sont plaisants, de bonnes factures et assez sombres en général. La force de cet opus à part est d'être à la fois intéressant pour ceux qui ont lus les albums précédents (ils y retrouveront beaucoup de liens), mais également parfaitement compréhensible pour ceux qui ne connaissent pas la série. Ceux-là peuvent tout à fait commencer la série par cet opus s’ils le souhaitent. Une série agréable que l'on aurait plaisir à retrouver pour de nouvelles aventures...