L'histoire :
Seth et son armée sont tout proches d’arracher l’Evanglie d’Ariathie. Face à lui, son ancienne amante Sinead et le Druidd Brahnann qui tentent vainement de le raisonner. Seth, dont la noirceur s’est décuplée depuis la trahison de son amante ne rêve que de se venger. En effet, celle-ci le tue lors d’une dispute… tout du moins intérieurement. Car Seth est ramené d’entre les morts par son père le nécromant Lazérath. Ailleurs, l’architecte Pier de la Vita, à qui il ne reste plus que sa fille, doit maintenant partir au plus vite de la ville et accomplir sa destinée : le mage Ronfield est non seulement dans les parages, mais en plus il s’accorde les faveurs de l’empereur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On aurait pu croire à une énième série d’heroïc fantasy. La Cathédrale des abymes se révèle pourtant une œuvre surprenante, tome après tome, tant dans la qualité du scénario, que de l’intrigue et du dessin. C’est minutieux et grandiose. Jean-Luc Istin élargit encore ses qualités de scénariste après ses précédentes séries comme Les Druides ou Excalibur. Le pari laissé à la fin du tome 1 est réussi. Les personnages sont de plus en plus intéressants et au fur et à mesure, on découvre d’autres personnages, en profondeur, à l’image du druide Brahnann. Peut-être, d’ailleurs, au dépend de l’architecte Pier de la Vita, légèrement éclipsé. Le lecteur est saisi par les émotions qui se dégagent de ce tome, tant le malheur frappe nos héros. On ne rigole pas vraiment. En effet, bien que l’on se rapproche du dénouement final (4 tomes au total sont prévus), les choses n’ont pas l’air de s’arranger et l’horreur gagne maintenant chaque page. C’est intense, émouvant. Coté dessin, Sébastien Grenier nous livre des décors grandioses. Certains plans bénéficient même parfois d’une double page, afin de mettre en scène toute l’étendue d’une armée ou d’un paysage. Il va même jusqu’à utiliser une planche à elle seule pour sublimer en gros plan un nain en armure. A noter que, comme l’ambiance dark fantasy qui règne, les couleurs demeurent sombres, ce qui colle parfaitement au récit. Et en 3 tomes maintenant parus, cela tient du chef d’œuvre. On a hâte à la fois de connaitre la suite, mais on déplore que ce soit déjà bientôt la fin…