L'histoire de la série :
Dans ce monde fantastique, lorsqu’un dragon s’installe sur un territoire, son influence maléfique s’étend sous la forme d’un voile invisible qui transforme tout être vivant en monstre hideux et écaillé. Ce phénomène, appelé le « Veill », se déclenche de manière aléatoire : il peut être immédiat ou prendre plusieurs semaines à se déclarer, selon le sujet. Seules les vierges peuvent pénétrer dans le veill sans craindre de métamorphose. Un ordre de farouches guerrières répondant à cette caractéristique indispensable a donc été créé pour lutter contre les dragons : la geste des chevaliers dragons.
L'histoire :
Agnessa a 14 ans lorsqu’elle arrive au fort d’Ishtar, expédiée par sa matriarche. Durant la traversée du désert qui a précédé, les chevaliers dragon qui la convoyaient se sont retrouvés à devoir combattre un dragon… or Agnessa est tombée dans les pommes, ce qui lui a valu la réputation de couarde. A l’arrivée, la matriarche d’Ishtar ne la répudie par pour autant, car une analyse poussée de la pupille de la jeune fille révèle l’or du veill sur ses iris. Un signe étonnamment précoce chez un chevalier en formation ! Cette disposition la condamne à devenir, à terme, une « sœur de la vengeance » d’une exceptionnelle puissance. Ces sœurs servent en dernier recours, lorsqu’un dragon trop gros n’a pas réussi à être terrassé par des combattantes : on lui envoie alors ces femmes issues d’un processus de formation particulier. Au cœur du veill, la charge des sœurs de la vengeance produit alors une redoutable explosion, détruisant toute vie, leur corps y compris, alentours. Lorsqu’elle comprend qu’elle est promise à ce rôle de bombe humaine kamikaze, Agnessa refuse ce destin ! Une autre sœur lui explique alors que ce sacrifice est réellement ultime et qu’il permet de sauver des populations entières : elles sont des agents de vie, plus que des agents de mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme cela arrive parfois au sein de cette série au très long court (la plus prolifique des éditions soleil, à l’exception des mondes de Troy cumulés), ce tome 29 de la Geste des chevaliers dragons est réalisé à… 7 mains (tenant compte qu’un dessinateur = une main, les ambidextres étant rares dans la profession). Les artistes Looky, Elvire de Cock, Ruizgé, Christian Paty, Ornella Svarese, Ivan Reis et Vax se relaient en effet pour raconter le destin d’Agnessa, catégorisée Sœur de la vengeance par ses prédispositions naturelles. Par là-même, les auteurs éclairent ce statut particulier et kamikaze qui permet, au terme d’une vie de formation, de transformer une chevalier en bombe humaine quasi-nucléaire. Ladite formation s’avère relativement simple : il suffit de faire roupiller les sœurs pendant des années et des années, en groupe, dans une simili hibernation, au-dessus d’un dragon géant. Pour autant, la jeune Agnessa accepte t-elle son funeste destin ? Quid de ses amitiés par bribes ? De ses relations hiérarchiques ? Bien que méthodique, le flux narratif peine à faire un tout cohérent des différents styles graphiques. Les encrages de Looky, Ruizgé, Paty et Savarese parviennent certes à se lisser, car relativement proches (et permettant d'une coloration raccord, par Stéphane Paitreau), mais ceux d’Elvire de Cock, Reis et Vax conservent leurs caractères propres… pour des rendus hétéroclites et des atmosphères différentes. Cet effet patchwork nuit clairement au souffle épique d'ensemble. A noter, la couverture signé Stéphane Perger, qui n’est crédité pour cela qu’en minuscule, en dernière page.