L'histoire :
Le roi orc Kil’Tyrson règne sans partage depuis dix ans sur son peuple et sur celui des humains. Sa victoire lors de la Grande Guerre lui a permis d’instaurer un climat de paix où les humains sont dociles, où les nains restent terrés sous terre, que les elfes ont déserté, et où les orcs s’ennuient, faute de guerres à mener. Mais la venue d’Artkalen, le Seigneur humain de Madressan, accompagné de sa fille, va bouleverser la quiétude établie. Leur étrange cargaison éveille les instincts guerriers des orcs. Une armée de créatures mortes, surnommées les écumeurs, ravagent alors les cités côtières des hommes. Mais ce qui inquiète le plus Kil’Tyrson, sans doute le seul orc intelligent, rusé et stratège, c’est que ces créatures ne sont autres que des orcs qu’une magie noire a remis sur pieds. Et « il n'y a qu'une chose que je te déteste plus que les elfes, les nains, les hommes, la pitié, la bonté, la poésie et la musique, c'est la magie ». Le peuple orc prête une entière dévotion en sa mère, la déesse la Guerre, contrairement à leur roi. Mais bientôt d’étranges incidents vont faire renaître chez les orcs leurs croyances les plus primaires : les six plaies de la destruction s’abattent sur le monde. Elles sont l’origine de toutes leurs croyances : le froid, une armée de morts, des géants, de la vermine, des esprits-cauchemars et le premier dragon du monde. Leur mère, la déesse Guerre, aurait-elle décidé de punir ses fidèles de leur manque de combativité ? S’agirait-il de magie ? Et qui orchestre cela ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier opus de la série avait été une réussite et une très bonne surprise. Olivier Péru récidive avec ce deuxième one-shot, établissant son contexte narratif dix ans après la grande guerre. Le scénariste « touche à tout » nous montre encore une fois tout son talent et sa grande dextérité en renouvelant le traitement déjà novateur et original du premier tome. Nous découvrons donc nos orcs sous de nouveaux aspects : ils ont vieillis, mais ne sont pas pour autant plus sages et intelligents, hormis (et heureusement pour les orcs !) leur roi. Le récit est maîtrisé de bout en bout et parfaitement dosé en effets de surprises et en contre-pieds. Péru réussit à faire prendre vie à ses rêves et cauchemars. Le rythme est judicieusement dosé, montant crescendo au fil des planches et des cases. L’histoire en devient passionnante et captivante, on n’en décroche qu’à l’ultime case. Et même si l’on peut regretter que Daxiong n’ait pas été disponible pour ce deuxième tome, Giovanni Lorusso au dessin s’en sort avec les honneurs, avec un graphisme de haute tenue, quand bien même sur quelques cases, notamment les plus sombres, son trait manque de clarté et de précision. Péru, en auteur éclectique et prolifique, ne sait pas encore si de nouveaux one-shots viendront enrichir cette série. L’excellent moment de plaisir passé nous laisse gager que oui…