L'histoire :
Kil’Tyrson est un orc aux yeux pâles et blancs, synonymes de faiblesse et de lâcheté, chez les orcs. Il est encore jeune lorsqu’il assiste à la mort de Bar’Alkir, décapité par l’invincible Jos’Nirat, chef de la sanguinaire tribu Nirat. Visionnaire et réfléchi, celui-ci avait osé remettre en cause les lois sacrés : vivre et mourir en orc, labourer dans l’acier et le sang les terres qui se trouvent sur leur route ! Il prédisait l’extermination des orcs par l’alliance des hommes, des elfes et des nains, s’ils ne parvenaient pas à se détacher de leurs anciennes lois et ne s’adaptaient pas, eux aussi, à leurs ennemis. 13 ans plus tard, les plaines rouges marquent la plus cuisante défaite des orcs face à l’alliance. Tous leurs grands maîtres de guerre y ont trépassé. L’alliance compte bien éradiquer leur monde de cette race de primitifs sanguinaires jusqu’en les traquant dans les montagnes, les nains ayant entrepris depuis 7 ans la construction d’un tunnel traversant les monts. Kil’Tyrson est le seul survivant de ce massacre. Par courage et vaillance, ou par duplicité, intelligence et lâcheté ? Il devient ainsi le symbole de la nation orc, et ses actes de guerre imposent le respect à tous, à commencer par le roi. Son intelligence hors du commun, surtout pour un orc, suffira t-elle à sauver son peuple de l’extinction ? Le monde va s’en trouver bouleversé et les surprises ne vont pas manquer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de cette série de dark fantasy bouleverse le classicisme et les poncifs du genre, grâce à un traitement novateur, original et parfaitement maîtrisé. Le scénariste Olivier Péru fait en effet des orcs – d’ordinaire des brutes primitives sanguinaires et peu intelligentes, cantonnées aux rôles de « méchants » par excellence – ses principaux protagonistes. Le plus vil, duplique, lâche et rusé, mais intelligent, sera donc son héros ! Prolifique, mais également éclectique (romancier, scénariste, dessinateur, storyboarder, réalisateur de cinéma et de télévision !), Péru rend ces créatures repoussantes attachantes. On se surprend à espérer qu’elles parviennent à leur fin, tout en conservant leur nature bestiale et violente. Il décrit chaque race avec ses vicissitudes et ses travers. Il n’y a ni bon, ni méchant. Un tour de force sublimé par le talent de la star chinoise du 9ème art, Guo Jing Xiong, dit Daxiong, révélé en France par Muo Wang les éveillés. Son trait fin et soigné n’a d’égal que son souci du détail. Les scènes de bataille sont majestueuses et les orcs tout à la fois primitifs et bestiaux, sanguinaires et violents, mais aussi rusés et intelligents. On ne résiste pas à souligner la pointe d’humour légèrement cynique et osée lorsque les orcs se régalent d’un bon repas d’elfes et que l’un deux demande à ses compagnons s’ils préfèrent des cuisses ou du blanc… Un excellent moment de plaisir qui laisse augurer un second tome du même tonneau...