L'histoire :
Gunhild est une pirate sanguinaire qui aime terroriser ses victimes. Ses opérations violentes sont autant de ballets ou de concerts qu’elle exécute avec harmonie, tel un cruel chef d’orchestre. Cette fois, elle et ses guerrières s’emparent d’un vaisseau volant appartenant à des nobles de l’empire de Gallia. Pourtant, l’affaire se complique quand Clothilde, une autre guerrière puissante, s’interpose. Le bateau volant de Clothilde part à l’abordage et lance des obus plasma perforants sur le navire de Gunhild. Prise au piège, Gunhild est seule sur le bateau ennemi. Mais, pleine de ressources, elle parvient à s’échapper. Clothilde rejoint le bateau des nobles. Le chef du bateau, Rafaël de Judicaël, offre d’employer la guerrière pour le protéger. Selon lui, une nouvelle ère s’ouvre pour la galaxie et la paix va régner. Même si Clothilde n’y croit pas, elle se joint au groupe et assiste à l’investiture de Rafaël qui demande aux ambassadeurs de faire une alliance inédite. Gunhild semble intéressée par cette cérémonie : elle rentre dans l’ambassade et y commet un meurtre. Clothilde Darneguerre devra s’employer pour lutter contre Gunhild…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteur français Kara (qui a déjà commis Gabrielle, entre autres) revient avec une production personnelle. Fortement influencé par le style nippon, Kara met en scène des femmes aux beaux yeux globuleux. L’auteur justifie ce choix dans cette version d’un monde futuriste : une dangereuse peste a décimé les humains et seules les femmes ont réussi à s’en sortir… au milieu de quelques très rares survivants masculins. L’action est présente dès le départ pour ne plus s’arrêter ensuite : l’attaque de Gunhild dans sa belle tenue de corsaire rouge est survitaminée. Malheureusement, on est très vite déçu par cet ersatz de One Piece féminin. L’action est répétitive et très vite lassante : les duels avortés entre Gunhild et Clothilde sont finalement peu impressionnants. Les dialogues sont parfois d’une platitude affligeante et le scénario de fond très peu crédible. Le monde inventé par Kara est certes original, mais très mal exploité. Les « révélations » sont si peu intéressantes qu’on préfère regarder les belles courbes des protagonistes en petites tenues (pratique pour se battre dans un bateau volant !). Les grosses ficelles du scénario sont en plus accompagnées d’un dessin quasi insupportable. Les vignettes sont surchargées de détails et le style manga est poussé à l’extrême, jusqu’à l’écœurement. Ainsi, les femmes ont de gros yeux, une grosse poitrine mais un tout petit corps qui les rendent parfois ridicules. Seule la belle et vénéneuse Gunhild sort du lot… mais Kara casse les formes et masques les défauts des proportions en y rajoutant draperies et capes débordantes autour d’elle. Même si on ne peut nier que Kara fait des efforts et ne se ménage pas, le rendu est finalement désagréable, notamment dans l’inscription du texte : les bulles sont en miniatures et le texte est quasi illisible tant l’écriture est minuscule (peut-être faut-il avoir les mêmes yeux énormes que Clothilde pour mieux les lire ?). Pourtant, là encore, Kara ne ménage pas sa peine et comme il surcharge ses planches, ces textes minuscules sont nombreux… Bref, ce premier tome est très insipide, malgré les efforts de l’auteur et son grand respect pour les mangas. On est loin d’atteindre le souffle épique des grandes séries venues du Soleil Levant.