L'histoire :
C’est l’effervescence à Eckmül. Les sages viennent de retrouver le corps du vénérable Qynostre gisant dans les souterrains du conservatoire. Alors qu’ils lui avaient donné les pleins pouvoirs, les sages sont contraints de revenir en arrière et de reformer un triumvirat. Un conseil restreint se réunit donc et après pas moins de 27 scrutins, Odegrëh, Ptymäh et Dëfëhtonkor sont élus nouveaux dirigeants de la cité d’Eckmül. Loin d’être heureux de cette nomination, le trio croise alors la route de Lylth, l’étrange créature qui a traversé la porte des étoiles et mis fin à la vie de Qynostre. À l’aide d’énigmatiques boules bleues, Lylth soumet les trois hommes à sa volonté et leur ordonne de lui construire un temple dans lequel viendront jouer les enfants. Au même moment, Lanfeust, ses épouses et Hébus traversent les à-pics des monts de Sponte et s’approchent doucement (mais sûrement) du village de pêcheurs. C'est en effet là que se cache Ryplëh, le seul témoin pouvant innocenter Lanfeust du meurtre de deux vénérables (dont Nicolède). Le groupe approche, mais il est contraint de terminer le périple à pied, car Hébus, affamé, a mangé leur unique monture durant la nuit. D’un autre côté, le Magohamoth, animal mythique à l’origine de la magie sur Troy, traverse les océans afin de rejoindre son ami Lanfeust. Hélas, de plus en plus faible, l’animal s’échoue sur un haut-fond...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome précédent nous avait laissés en plan face à deux événements de taille : d’un côté, on apprenait que le Magohamoth était malade et avait besoin d’urgence de l’aide de Lanfeust ; de l’autre, on découvrait le meurtre de Qynostre par une mystérieuse créature extra-terrestre en provenance de la porte des étoiles. Ce cinquième tome est donc celui des révélations et des explications sur ces deux derniers événements. Mais il fera aussi jour sur la corruption noire qui a poussé Lanfeust à tuer Nicolède, son allié de toujours. Le récit d'Arleston zappe efficacement des séquences avec Lanfeust à celles avec Lylth, en passant par celui du Magohamoth, tout en alternant adroitement les passages calmes et dialogués avec les passages survitaminés et défoulant. De plus, ce cinquième tome est tantôt bourré d’humour, tantôt de passages sombres (comme celui où Lylth se nourrit d’enfants pour ensuite jeter leurs corps dans une fosse commune). Bref, le scénariste livre un de ses meilleurs scénarios, contenant tout ce qu’il faut pour accrocher le lecteur en le faisant passer par toutes les émotions possibles. Toujours au dessin, Didier Tarquin propose du grand Tarquin : une grande variété de décors, des scènes d’action extrêmement dynamiques et un découpage idoine. La conclusion de l’intrigue (débutée au tome 3) commence à se dessiner…