L'histoire :
Albéric, le roi des Nibelungen et ennemi des dieux, a forgé un anneau en or céleste. Un anneau au pouvoir si grand, qu’il est capable de plier toute chose à sa volonté. Deux géants à la solde des Dieux et de leur chef Wotan construisent alors un gigantesque rempart pour défendre la citadelle. En échange, ils exigent la déesse Idunn, gardienne des pommes d’immortalité. Mais Wotan a un autre plan : il propose en échange l’anneau. Wotan se rend dans le royaume souterrain des Nibelungen et s’en empare afin de libérer Idunn. Mais gare à la malédiction… Pour apaiser ses effets, Wotan partage la couche d’innombrables femmes mortelles. De ces unions naissent Siegmund et sa sœur Siegliend, eux aussi porteurs du feu noir de l’anneau. La malédiction des Nibelungen quitte alors la terre de Dieux pour gagner Mannheim, la terre des Hommes. Le destin des Dieux et celui des mortels se retrouvent irrémédiablement liés… Plus tard, une guerre éclate entre les Huns et les le peuple de Siegmund. La défaite est inévitable et le roi des Huns exige Siegliend pour femme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’histoire scandinave des Nibelungen (qui inspira largement Tolkien pour l’écriture de son Seigneur des anneaux) est à l’origine fort longue et surtout très complexe. Il n’est pas une mince affaire à un scénariste de la transposer sur une BD. Nicolas Jarry reste plutôt fidèle à cette Histoire primaire (au sens noble du terme) et ne s’en tire pas trop mal. Les Nibelungen, les géants et les Hommes, tous sont bien présents. Cependant, l’histoire reste très ardue et le travail d’adaptation est loin d’être parfait. L’anneau semble comporter une malédiction… mais on ne sait pas trop quelle est sa nature. De plus, cette Histoire regroupe une multitude de petites histoires : les stratégies du dieu Wotan et de sa femme Frikka, les complots de Loge, leur lien avec les mortels… Tout cela est un peu confus. On y perd son latin et il n’est pas rare de s’arrêter en cours de lecture pour relire les pages précédentes. Enfin, certaines scènes restent encore incohérentes et méritent des explications dans les épisodes à venir. Sur ce scénario très complexe, le dessin se montre à la hauteur. Les visages sont bien rendus, les cases géantes splendides, les nuances jaunes et ocres typiques des histoires médiévales, et le traitement sur la lumière magnifie l’ambiance de magie.